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Le Biodorant

15/11/2021 | Au quotidien, Soin de soi

Un geste environnemental anecdotique, que de passer du déo en flacon plastique roll-on au déo maison dans son petit pot de verre. Mais qui contribue à l’ensemble de la démarche, par le changement de mentalité, de geste, d’habitudes.

Mes histoires de déo

Le déo, longue histoire, étroitement associée à celle des poils des aisselles (oui, c’est un post où on va parler du corps…). Depuis les sprays Obao ou Oé (pour aller jusqu’au bout… c’est notre force à nous), qui saturaient et rendaient irrespirable l’atmosphère des vestiaires de sport du collège, aux sticks collants-gluants-qui tirent-les-poils-quand-t-es-pas-épilé.e, pour s’achever sur les rollers-bille des déos liquides… Et en arriver au déo solide fait maison.

Du déo industriel chimique donc efficace…

Quand j’avais mon emploi en bureau, avec des collègues et des réunions, avec des situations stressantes, je ne pouvais pas envisager une journée sans déo. Et quand je dis « déo », c’est un « bon » déo, genre anti-perspirant, alu et compagnie, un truc industriel puissant avec des produits chimiques qui captent tout, blablabla. Même si j’en connaissais les méfaits santé… Je commençais à transpirer au moment même où je composais le code d’accès au bâtiment. Transpiration de stress sans doute, l’adrénaline qui se mettait en route pour affronter la journée, les réunions ou parfois certains collègues.

…en passant par un nez sensible…

Et j’avais par ailleurs autour de moi au travail des personnes qui sentaient régulièrement mauvais, parfois rapidement dans la journée. Et j’étais affreusement gênée de me retrouver près d’elles. Au point, une fois en réunion, d’avoir le cerveau bloqué, tellement toutes mes capacités étaient monopolisées pour ne pas montrer que j’étais entièrement devenue un nez plissé de dégoût…

Donc je faisais autant que possible le nécessaire pour éviter d’imposer ce type de situation à mes collègues. Avec ma hantise, suite à quelques épisodes, malgré des déos puissants : me retrouver en milieu de journée à « me sentir », à être consciente que je puais la transpiration, par exemple après une réunion « à enjeux » , ou bien un coup de fil un peu ardu. Les toilettes, mixtes, avec leur lavabo, deviennent mon refuge. Je lave, je sèche, en surveillant la porte, mais c’est mort, c’est le t-shirt ou le chemisier qui flaire…

Et là, angoisse, malaise (sur l’air de « Horreur, malheur »). Va passer la fin de ta journée les coudes vissés à la taille, avec le nez en alerte au moindre effluve (si, « effluve » est masculin, j’ai vérifié) qui daignerait s’échapper de tes aisselles. Avec les réactions débiles de fin de journée, près du photocopieur, face au collègue qui te dit « tiens, toi qui es grande là, tu pourrais m’attraper le stock d’enveloppes là-haut, s’il-te-plaît? ». « NON!!! ». Regard surpris, blessé. Va expliquer : « Je ne veux pas soulever les bras, je fouette, tu vas tomber? ». Souvent, j’avais un change et du déo dans mon tiroir.

… au déo maison, solide

Une amie m’avait déjà parlé de faire soi-même son déo. C’était mon premier contact avec l’idée de faire soi-même ses produits, et ça m’avait semblé… tellement artisanal, forcément une mauvaise idée, forcément inefficace. De la cuisine, un amusement dans le meilleur des cas. J’avais acquiescé poliment. Et j’avais laissé mariner l’idée, de façon inconsciente bien sur.

Puis ma belle-soeur en a remis une couche, quelques temps plus tard, en me racontant qu’elle fait elle-même ses déos. Au moment où elle m’a raconté ça, elle était infirmière aux urgences. Elle m’a convaincue, en me racontant ses journées sur les chapeaux de roue, et l’efficacité de son déo maison… Et elle a enfoncé le clou, en m’offrant l’ensemble des ingrédients et ustensiles nécessaires pour fabriquer soi-même son déo, accompagné de sa recette. Bon ben, je n’avais plus qu’à m’y mettre! J’ai donc fabriqué ma première fournée de déo maison, soigneusement stockée dans des petits pots de confiture d’hôtel (je les récupère…).

Le dédoublement de déo

Et j’ai eu ma période double, je mets du déo industriel pour aller au travail, et je garde mon déo maison pour la maison justement.

Il y a un peu plus de deux ans, j’ai arrêté mon job qui me faisait transpirer en composant le code le matin. Et du coup, j’ai arrêté le déo industriel. J’ai tourné entre mon déo solide maison, et un déo roll-on bio, réservé pour les occasions extérieures susceptibles de me faire transpirer, genre le rendez-vous chez le médecin, ou la journée complète avec des gens (oui, parfois les gens me font transpirer… par exemple la foule du métro). Je continuais donc d’accorder davantage d’efficacité au déo acheté qu’au déo maison…

Après deux ans de transition, j’utilise désormais la majorité du temps mon déo maison. Je garde un déo bio en bille pour les weekends à l’extérieur, ou pour les fois où je suis ultra-pressée.

Quels sont les avantages du déo maison?

C’est un geste anecdotique le déo maison, par rapport à tout le reste de notre quotidien. Mais c’est un geste qui s’inscrit dans une démarche de salle de bains « moins de déchets », « moins de plastiques », « moins de produits toxiques », « produits plus simples et à la composition connue ».

C’est un geste qui va avec le savon plutôt que le produit douche, avec des produits « purs » comme des huiles ou des eaux, plutôt que des produits à la composition à rallonge. C’est un geste santé, c’est un geste environnemental. C’est un tout petit geste, mais qui, multiplié dans tous les secteurs de nos vies, a un impact sur le changement de mentalité!

Pour les fringues, aucun souci, je n’ai pas davantage de traces ou de tâches sur mes vêtements qu’avant.

Le coût est nettement inférieur, une fois achetés les ingrédients et les ustensiles. La préparation solide dure davantage de temps que le même volume liquide.

Quels sont les inconvénients du déo maison?

En plein été, le déo solide peut se liquéfier et du coup, se dissocier : les éléments solides tombent au fond de votre petit pot de confiture…

Le bicarbonate de soude, qui est l’actif « absorbant » du déo, peut pour certaines personnes être un peu irritant à l’application. J’évite d’en mettre juste après une épilation (mais comme n’importe quel produit au final…).

Le geste n’est pas le même que pour l’application d’un déo roll-on, et ça m’a pris du temps de m’y habituer.

Comment faire du déo maison?

Il y a un site internet, qui cartonne à fond, pour la fourniture de produits de base afin de faire soi-même ses produits. Je reste sceptique, car s’ils sont bien sur le DIY à fond, je ne suis pas certaine que l’aspect environnemental et zéro déchet soit au coeur de leur démarche. Si ça vous tente de faire vous-même votre déo, je vous recommande vivement les magasins de vrac ou bio, qui vous permettront de trouver tous les ingrédients nécessaires!

De multiples recettes sont disponibles sur internet, elles sont globalement toutes sur le même principe et les mêmes ingrédients. Voici la recette de ma belle-soeur, testée et approuvée (merci à elle!) :

Au bain-marie, faire chauffer et liquéfier :

  • 20 ml d’huile de coco
  • 12g de bicarbonate
  • 8 g de fécule de maïs
  • 2 g de cire

Fouetter et hors du feu, ajouter 4 gouttes d’huile essentielle au choix. Par exemple : palmarosa (1 goutte), tea tree (1 goutte) et citronnelle (2 gouttes). Attention à la manipulation des huiles essentielles, toujours avec parcimonie et précaution, et tester éventuellement avant sur soi, pour vérifier l’absence d’allergie. Verser dans un petit récipient en verre très propre voire stérilisé.

En ce qui me concerne, le déo est indissociable de l’épilation…

Au final, je suis donc passée au déo solide maison, après une longue période de transition. Et je reste convaincue, après beaucoup d’années d’expérience, que mon meilleur déo reste l’épilation. Le côté « folle-prairie-sous-les-bras » n’est pas encore pour moi, non par norme sociétale (bon Ok, un peu aussi quand même), mais pour le confort de mon nez!

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4 Commentaires

  1. Coucou Cath
    Et as tu une recette déodorant pour la voiture?
    Quelquefois j.utilise pour les armoires ou toilettes un bocal de confiture ,
    Je perce le couvercle et met dedans du bicarbonate de soude.
    Il existerait une solution avec des clous de girofle

    Réponse
    • En regardant vite fait sur internet, je confirme que le bicarbonate de soude arrive en tête des désodorisants. Le pot de confiture au couvercle percé n’étant pas des plus pratiques en voiture, j’ai vu des conseils d’utiliser des anciens collants ou chaussettes fines. Sinon, pour parfumer, y’a l’idée (attention allergies ou sensibilité) d’accrocher une pince à linge en bois juste devant une ventilation, et de mettre deux gouttes d’une huile essentielle que tu aimes sur le bois de la pince : bonne odeur garantie quand tu mets un peu de ventilation en route. Clous de girofle, ça évoque pour moi l’orange piquée de clous de girofle de Noël et des armoires? Là comme ça, je n’ai pas vu de référence à la girofle pour des désodorisants voiture.

      Réponse
  2. Coucou, ayant un nez sensible je comprends bien ta démarche… j’ai longtemps utilisé des déo industriels avec sels d’aluminium, dans l’espoir vain de ne laisser dans mon sillage qu’un délicat parfum fleuri en toutes circonstances… mais mon corps m’a rapidement fait comprendre qu’il en avait raz-le-bol d’être ainsi interdit de fonctionner : allergies à répétition… j’ai tout tenté, le bio, la pierre d’alun, je finissais par réagir à tout… Alors j’ai appris à faire sans. Une hygiène rigoureuse, une attention accrue au confort de mes tenues vestimentaires (tissus respirants, amples, avec des épaisseurs à enlever au gré des variations de température/d’effort/de stress, un t-shirt de rechange au cas où et surtout, surtout, l’abandon définitif du SG), la douche si nécessaire en arrivant au boulot après le trajet en vélo… et l’acceptation d’un niveau raisonnable de sueur. On ne peut pas vivre une journée sans transpirer, et on ne peut pas se laver vingt fois par jour. Si on court toute la journée, même un déo à la javel et au glyphosate ne pourra rien faire !! À un moment donné il faut aussi être raisonnable et accepter des imperfections mineures. D’un autre côté, ça permet aussi d’écouter les signaux que nous envoie le corps et d’apprendre à en prendre soin au fil de la journée : ne pas se déshydrater, se couvrir de façon appropriée à la température corporelle et non à la mode… et si possible, se laver quand on en a besoin plutôt qu’à heure fixe!

    Réponse
    • Merci pour ton témoignage Flo! Tout ce que tu dis élargit la question du simple déo : l’acceptation de notre fonctionnement corporel naturel, dans son glamour et son moins glamour (selon les normes sociales). Effectivement, transpirer est nécessaire au corps, le souci, c’est quand ça « macère ». Et comme tu l’expliques, une bonne hygiène, se connaître, s’adapter, permettent de se sentir bien dans la majorité des situations. Pour moi, ne plus aller au bureau, et savoir que j’ai accès à toute heure (ou presque) à ma salle de bains et à du change, fait que, concrètement, je n’aurais en fait pas vraiment besoin de déo. Le déo maison relève plus d’une forme de coquetterie au final (sachant que je n’ai pas de soucis d’allergie). Au plaisir d’échanger encore sur ces normes imposées que l’on détricote lorsque l’on apprend à s’écouter…

      Réponse

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