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Black Friday, green day?

11/11/2021 | Au quotidien, Home et cultures

Je suis assaillie de SMS ou de pubs sur les pages internet que je scrolle, en vue du Black Friday du 26 novembre prochain. Effrayant. Vous pouvez écouter Greenday en lisant ce post. Rien à voir (peut-être Boulevard of Broken Dreams?), à part le nom, et le fait que j’aime bien certaines chansons du groupe.

Qu’est-ce que le Black Friday?

Thanksgiving

Cette nouvelle mode récente des promos fin novembre nous arrive bien évidemment des USA. Là-bas, le Black Friday est le vendredi de congés qui suit le 4è jeudi de novembre. Ce jeudi est la date à laquelle les américains fêtent Thanksgiving.

Il y avait autrefois dans notre culture une fête des moissons autour de cette date-là. Le passage outre-atlantique, puis retour sur le vieux continent, fait que nous n’avons plus rien à voir dans l’affaire. Un peu le même délire qu’avec Halloween il y a quelques années (décennies?). Et au moins à Halloween, il y a un aspect festif et délire. Pour le Black Friday, théoriquement associé à Thanksgiving, pas de pèlerins en Europe, de fête de remerciement de la nature ou quoique ce soit.

Vague noire de consommation pré-Noël

Le monde commercial européen s’est emparé de l’aspect consumériste et nous vend du Black Friday à toutes les sauces… Bien sur, ce sont les enseignes les moins « vertes » et les plus grosses qui profitent de cette période de promotions : gros sites de ventes en ligne et à distance, grandes enseignes d’électroménager ou engins, hypermarchés… Ce sont les produits « made in <cocher la bonne case : China / Vietnam / India> qui sont mis en avant lors de ces promotions, pas le petit commerce local, responsable, réfléchi.

Et cette vague de promotions du Black Friday arrive au moment où l’on pense aux cadeaux de Noël (autre exemple de fête bien dévoyée). Ce moment où l’on cherche à la fois des idées, du temps pour mettre en oeuvre les idées, des bonnes affaires pour éviter de se ruiner avec les bonnes idées… Bonnes idées dont une partie se retrouvera en vente sur Ebay ou le Bon Coin dès le 25 décembre après-midi.

Ou encore pire, oublié dans un placard, remisé au garage, caché dans une boîte. Eh oui, encore pire, car vous serez obligé dans quelques temps de faire du vide, en vous demandant si vous pouvez / devez / faites bien de jeter ou donner… A-t-on le droit de donner un objet reçu en cadeau? Est-ce qu’on va vexer la personne qui nous l’a offert?

Eviter le Black Friday?

Que faire face à cette vague de pub et de promotions? Pour être plus précis, que faire si l’on veut rester raisonnable dans nos dépenses, éviter de surconsommer et de rentrer dans le jeu de destruction des ressources? C’est un raccourci, ok, mais en très court, c’est ce qui est en jeu. Plusieurs solutions sans doute…

Avoir conscience des ressorts psychologiques de vente

Il s’agit de nous faire croire à l’occasion du siècle, unique, inouïe. L’objectif est de nous mettre en état d’envie, et même de manque, d’objets ou de produits dont nous ignorions l’existence peu de temps avant. « Ils » veulent nous faire croire que nous serons plus heureux, plus beaux, plus je ne sais pas quoi. Que rêvez-vous d’être? On vous vendra de l’avoir…

Le ressort puissant du « à ce prix-là, je ne vais quand même pas le laisser passer! ». Ben si… En avez-vous VRAIMENT besoin? Aviez-vous pensé à cet objet précis, avant de venir dans telle ou telle enseigne? Si non, passez votre chemin. Oui, je sais, bien plus facile à dire qu’à faire, encore une fois. Mais pensez-y la prochaine fois que vous frétillerez en ayant l’impression d’avoir « fait une affaire », pour quelque chose dont vous n’aviez pas de besoin identifié! Probable que ce soit l’enseigne qui vous a vendu son produit qui en ait fait une, d’affaire…

En détectant ces phénomènes, en les identifiant, il devient possible de les mettre à distance, de « reprendre le contrôle », de nous responsabiliser : en ai-je vraiment besoin? Voire de nous rengorger dans notre fierté : dans quelle mesure suis-je un « pigeon » si je cède? En avoir conscience ne suffit pas forcément à éviter la tentation, c’est un premier pas.

Les mirages de la publicité…

Fuir la tentation

Si vous ne savez pas que tel ou tel nouvel engin est à prix cassé, que vous ne voyez pas les promotions immanquables sur les articles de mode, vous échapperez mécaniquement à la tentation. Ignorer les pubs, rester volontairement à l’écart des sites incriminés, des magasins et centres commerciaux… Plus facile à dire qu’à faire en période pré-Noël… Mais on peut limiter, peut-être, un peu? Par exemple, j’évite d’aller sur les sites de meubles et décoration, car je connais ma faiblesse et mes bouffées de consumérisme dans le domaine.

Profiter de manière contrôlée

Vos proches vous ont déjà fait leur liste de Noël (chapeau!). Vous avez soigneusement sélectionné les sites de vente pour répondre à leurs souhaits, et vous attendez le Black Friday pour checker vos achats un par un avec des réductions significatives. Ou vous attendez cette promo pour remplacer l’appareil qui vous a définitivement lâché il y a déjà quelques semaines. Etant un modèle de self-control, vous achetez le strict nécessaire, ne vous laissez pas tenter par les publicités clignotantes ou les têtes de gondole…

Bravo. Je n’ai jamais eu ce degré d’anticipation pour les cadeaux, ni de patience pour les remplacements, ni de volonté face à la tentation… Après, pour verdir Noël, vos proches pourraient-ils réfléchir à des idées de cadeaux plus responsables, plus dématérialisés, plus locaux? Mmmh, je sais, pas facile…

Militer pour le Green Friday

Au-delà d’éviter ou limiter, vous pouvez participer au Green Friday. La démarche se veut un « anti Black Friday ». Très parisien pour l’instant, le mouvement propose des actions pour devenir un consom’acteur.

https://greenfriday.fr/

Joueuse à l’occasion, mais pas forcément militante, je vous laisse juge.

Allez, je vous laisse, chez Famy Vert Mousse, rien que 4 anniversaires en novembre-décembre, sans parler de ceux de mes filleuls, et je rajoute Noël en famille. J’ai donc des idées à trouver, les listes à établir, et selon le temps et la motivation que j’aurai, des projets à planifier pour du DIY! La suite dans un prochain billet?

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