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Charge mentale du linge…

11/03/2022 | Au quotidien, Home et cultures, Soin de soi

Récemment, au-delà des questions environnementales, je me suis fait des réflexions sur le trajet du linge dans un logement. Quel lien avec une vie plus verte, me demanderez-vous? Pas de lien immédiat. Et en y repensant, selon l’organisation du trajet et du rangement du linge, il est plus ou moins simple de se passer de sèche-linge. Donc de faire durer le linge. De laver moins de linge aussi parfois. Et ensuite, de toute façon, le premier sujet, c’est la charge mentale et les corvées de celui, celle ou ceux qui s’occupent de ce linge.

Le circuit du linge dans un logement

Un circuit important que celui du linge, qui occupe de l’espace, du temps (oh oui, que de temps passé à s’occuper du linge!!!). Et contrairement à la cuisine, quand la famille grandit, il n’y a pas d’optimisation possible. Faire une soupe pour deux ou pour cinq, c’est une casserole, un couteau et un économe à laver, une séance d’épluchage (un peu plus longue, ok), une séance de mixage. Au final, le coût marginal de la personne supplémentaire à table existe, mais il est relativement faible. Passer de deux à quatre personnes pour le linge, c’est deux fois plus de travail, point barre. Et il me semble que c’est une des corvées centrales, avec le ménage, et tout ce qui tourne autour de la bouffe.

La collecte de linge sale

Le linge sale est produit majoritairement dans les chambres et les salles de bains : vêtements sales, linge de toilette, linge de lit. Il se dirige alors vers des bacs à linge sale. Ou parfois non. Il reste au pied des lits. Ou en vrac dans un fond de sac : à qui n’est-ce pas arrivé de retrouver un sac de piscine oublié par un gamin, affaires encore trempées, qui puent, mais qui puent? Donc rassembler le linge sale est déjà tout un programme… Un (joli) panier dans la salle d’eau peut inciter à y mettre les chaussettes et le slip plutôt que de les laisser là où ils sont tombés!

Il existe aussi la dérive de laver des affaires propres. Par exemple, séquence to-ta-le-ment vécue (il y a quelques années maintenant…) : « Maman? Mââââman! Tu vas être contente, j’ai rangé ma chambre!! ». Si, j’ai des gosses très sympa, et pour voir un sourire sur ma tête de mère-dragon, que ne feraient-ils pas? Donc oui, la chambre est débarrassée, rangée. Cette gamine qui rayonne de plaisir et de fierté! Et ce bac de linge sale qui déborde de tout ce qui traînait partout! Sweats portés une fois, pantalons enfilés puis changés (« Mais il n’allait pas avec le pull que je portais! »), affaires de sport, tout y était passé, même les plaids en polaire! Ce type de nettoyage brutal est depuis tempéré par des coins à « ni propre, ni sale », que j’ai installés dans chaque chambre.

L’emplacement de la machine à laver

Une fois le linge sale assemblé, direction la machine à laver. Tri. Oui, je suis une hystérique du tri par couleur. Et aussi par type de linge. Synthétique et pantalons, cycles courts à 30 degrés. Linge de corps et de toilette, selon sa couleur, 40 ou 60. Le tri par couleur prolonge aussi, je trouve, la vie des vêtements. Un t-shirt blanc qui reste blanc a plus de gueule à mon goût (et donc plus d’avenir sur le dos d’une personne!) qu’un t-shirt qui « n’a plus de couleur », un vague gris sale clair décoloré… Il faut donc un peu de place, pour quelques bacs autour de la machine.

Dans une maison avec sous-sol ou garage-arrière-cuisine, j’y ai souvent observé la machine à laver. Et quand c’est une maison où les chambres se trouvent au premier étage (somme toute assez classique comme configuration…), le linge sale est donc majoritairement produit sous les toits… Ça fait jusqu’à deux étages à monter et descendre pour le linge… J’ai même vu récemment une maison de ville (deux étages) avec sous-sol, ce fameux sous-sol où se trouvait la machine avec un plafond de 1,80m, sans lumière et inconfortable. Donc trois étages entre la chambre principale et le traitement du linge. Rédhibitoire!

En appartement, quand tout est de niveau, la question se pose moins. La machine à laver se trouve la plupart du temps dans la salle de bains ou dans la cuisine, ce qui limite les trajets.

Dans la buanderie chez nous :
A gauche : court-circuit d’étage sur le trajet du linge sale. Les maçons à qui j’ai demandé de coincer un tuyau dans la dalle m’avaient prise pour une allumée! Bilan : je ne porte jamais un panier de linge sale.
A droite : mon échelle à séchage, tourniquet à chaussettes, cintres pour les sweats ou les chemises. Pratique la place au plafond!

Le choix du séchage

Titre à répéter dix fois rapidement, en articulant. Séchage sur étendoirs si vous voulez limiter votre facture d’électricité. A l’intérieur ou à l’extérieur si vous avez la chance d’avoir un bout de jardin, de terrasse. Ou séchage en sèche-linge.

Pour le jardin, c’est plus simple si votre machine à laver se trouve de niveau avec l’extérieur. Ça limite la manutention de paniers de linge humide, les plus lourds. Et ça permet aussi de réagir plus vite quand le grain pointe son museau. Non pas que ça arrive souvent en Bretagne, mais bon…

Les étendoirs en intérieur sont encombrants, j’en conviens. Une tour ou un tancarville, un tourniquet à chaussettes, ça occupe vite quelques mètres carrés, qui dépendent du nombre de personnes du foyer. Dans la salle d’eau si elle dispose d’un recoin, dans un bout de chambre ou de bureau, dans un couloir, dans le salon. Chacun fait au mieux.

Stockage, pliage, repassage

Selon comment vous fonctionnez, vous pliez au fur et à mesure, ou bien vous stockez et faites du batch de pliage et repassage, genre « le dimanche, c’est repassage! ». Si vous fonctionnez en batch, il faut stocker le linge sec en attente. Encore de la place.

Retour vers le placard

Puis, une fois le linge plié et prêt, retour vers les placards, armoires, penderies.

Dit comme ça, ça paraît simple. Juste une petite digression sur le retour du linge propre placard… Pouvons-nous être d’accord qu’il ne se fait pas tout seul, encore une fois (un peu comme le linge sale…). Est-ce que chez vous aussi, tout le monde (sauf les personnes qui gèrent le linge) possède une souplesse et une agilité exceptionnelles pour enjamber le panier de linge propre qui trône dans l’escalier ou le couloir?

Parfois je suis de bonne humeur, en mode : « Oh mes pauvres ados, débordés par le travail au collège et au lycée (voui voui, c’est ça oui), je vais leur pré-trier leurs piles de linge ». Et je vide moi-même le panier.

Et régulièrement je retrouve les dites piles de linge, écroulées au pied des armoires, vaguement défaites sur un lit à côté de bouquins ouverts, voire ravagées par un lancer de corps en travers du lit (« Comment ça, je suis allongée sur des t-shirts propres? Ah zut, j’avais pas vu! »). Je vous épargne ma transformation en monstre dans ces moments-là, c’est pas beau à voir. Rassurez-moi, c’est un peu pareil chez vous?

Bref, le linge revient donc, après quelques détours, dans les armoires et placards.

Les arguments pour cacher l’entretien du linge

Je suis super fan de magazines et sites d’aménagement intérieur. J’observe que les cuisines sont toujours soignées dans les reportages, le salon magnifique, les chambres splendides… J’en parlerai une fois de la suite parentale dans la tête des archis d’intérieur. Et la buanderie? Même dans des appartements de 200 m2, c’est un placard dans l’entrée, coincé entre deux penderies, ou une machine calée vite fait dans la salle d’eau. Jamais de belle photo de buanderie toute équipée, d’endroit dédié au séchage du linge, de panières de linge sale visibles. Les gens qui passent dans les magazines, ils salissent jamais leur linge?

Pourquoi montre-t-on aussi peu, prend-on aussi peu en considération le circuit du linge?

Comparaison au lave-vaisselle

« Une machine à laver, ça fait du bruit ». Je suis d’accord, surtout au moment de l’essorage (5′ par cycle en gros hein). Eh beh scoop, un lave-vaisselle très souvent aussi fait du bruit. Surtout quand le dernier plat ajouté est mal calé, que c’est un modèle ancien, ou que votre cuisine est ouverte sur la pièce de vie. Et pour autant, avez-vous installé votre lave-vaisselle au sous-sol? Ou au fin fond de l’appartement?

« Oui, mais le lave-vaisselle, on s’en sert tous les jours ». D’accord, la fréquence d’ouverture-fermeture d’un lave-vaisselle est plus importante, plusieurs fois par jour, que celle d’un lave-linge ou sèche-linge. Mais faites vos comptes en temps, faites les bilans de vos semaines. L’utilisation des espaces autour du lave-linge est certainement moins fréquente au quotidien. Mais c’est moins sur si on regarde en temps cumulé.

« Oui, mais les placards à vaisselle sont près du lave-vaisselle »… Beh, relisez ce que je disais sur la production de linge sale et le rangement du linge propre. La place de la machine à laver et des systèmes de séchage devrait donc être près des chambres! Et pour le bruit, si vous programmez votre machine en journée sur les heures scolaires ou de bureau, pas de souci. Et en plus, c’est préférable pour la production d’électricité verte!

L’évolution des cuisines

« Oui, mais c’est moche ». Ne prenons-nous pas les choses à l’envers? C’est moche parce que c’est relégué au fond de l’appart ou au sous-sol, et que nous n’y accordons que peu d’importance. Vous pouvez choisir d’avoir un bel espace pour le linge, décoré, lumineux, qui mérite toute sa place et son intérêt! A une époque, les cuisines aussi étaient considérées comme moches et non montrables. Elles étaient situées dans les sous-sol des belles maisons ou tout au fond des appartements anciens, dans une pièce étroite et peu lumineuse, près de l’escalier de service. A-t-on idée de concevoir une cuisine ainsi actuellement? Que nenni! Faisons donc évoluer notre vision de l’entretien du linge, accordons une vraie place à cette corvée quasi quotidienne! A quand la buanderie pièce maîtresse de la déco et à quand des étendoirs à linge ultra design exposés dans l’entrée?

La place encombrante du linge

C’est le paradoxe d’un domaine qui est souvent invisible dans les logements, dans les reportages, dans les plans. Et qui pourtant nécessite un espace non négligeable pour être géré : tri, séchage, stockage, repassage, pliage.

« Oui, mais faut de la place pour les étendoirs ou le sèche-linge. Et c’est dans le sous-sol qu’il y a le plus de place ». Il faut d’autant plus de place que le linge met longtemps à sécher. Si vous utilisez un sèche-linge, il n’y a pas de sujet. Si vous séchez votre linge au naturel, il vaut mieux le faire dans une pièce qui bénéficie d’une bonne aération et si possible d’un peu de chauffage. Ce n’est pas forcément le cas des sous-sol…

« Oui, mais je mets mon linge dehors sur le fil, donc c’est logique que la machine soit dans le sous-sol ». Ok… vous êtes sur? Chez nous, le fil à linge est de plain-pied avec le rez-de-chaussée, et non avec le sous-sol. Et j’ai en tête au moins un exemple de maison, où le linge sale descend deux étages des chambres vers la machine, en remonte un pour sécher dans le jardin, redescend dans le sous-sol pour finir de sécher entre deux (rares) averses bretonnes, avant de remonter deux étages plus haut dans les placards… Tant qu’on a les jambes, les bras, l’envie, et qu’on ne râle pas, moi je dis, chacun fait comme il veut.

Je me demande si le linge et ses espaces sont restés aussi peu investis en termes d’ergonomie et d’esthétique, parce que la mère Denis n’était pas le père Denis? Parce que la répartition égale des tâches commence souvent pas la cuisine et les courses, plus que par le linge? Voilà, je suppute, je vous laisse le soin de me dire ce que vous pensez de tout ça!

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2 Commentaires

  1. Que de réflexions intéressantes sur un sujet auquel on ne réfléchit pas assez, même si il nous pourrit régulièrement les relations familiales! Merci, et oui, rassure-toi, c’est pareil chez les autres: mes ados sont aussi des pros de l’enjambâtes de panier à linge propre dans l’escalier…

    Réponse
    • Merci Flo! Au-delà du sujet du linge, je trouve effectivement qu’il y a un décalage énorme entre ce qu’on nous « vend » comme idéal de logement dans les magazines, les reportages, les magasins, etc, et la vraie vie… dans laquelle une part non négligeable du temps est consacrée à faire tourner la baraque! Or ça peut passer du simple au double en temps et pénibilité selon l’organisation. Et merci de me rassurer sur l’enjambage du panier propre :), j’en étais à leur dire (oh, mère indigne!) que j’allais donner le linge propre à la ressourcerie puisque visiblement, ils n’en avaient pas besoin. Et là: « oh c’est bon, t’énerve pas…! ». Ben si, je m’énerve!!

      Réponse

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