Cowspiracy : la viande, cette plaie

L’impact environnemental de l’élevage en film.

Ouaouh. Rouge clignotant sur l’impact environnemental planétaire de l’élevage. Nous avons regardé ce weekend en famille « Cowspiray ». C’est un film documentaire sur l’élevage animal pour la viande et les produits laitiers, sorti en 2014, et réalisé par Kip Andersen et Keegan Kuhn. Je vous invite vivement à le visionner… ou à lire le post ci-dessous.

Le film Cowspiracy

Faits et chiffres présentés

« Cowspiray » expose les faits suivants, sur l’élevage mondial actuel :

• l’élevage consomme énormément d’eau, pour chaque kg de viande ou chaque litre de lait produit,
• en proportion, beaucoup de terres agricoles sont utilisées, soit pour le pâturage, soit pour produire des aliments pour le bétail (soja, maïs, dont des OGM). Ces terres ne sont donc pas directement utilisées par les humains pour se nourrir.
• l’élevage est une source majeure, si ce n’est la source principale, de déforestation amazonienne, soit pour des pâtures, soit pour des cultures pour le bétail.
• il pollue massivement du fait des déjections animales et des traitements des cultures dédiées au bétail. Cette pollution impacte en particulier l’eau, et au final les océans.
• il est une source majeure de production de gaz à effets de serre. Il contribue donc au réchauffement climatique, tout particulièrement du fait de l’élevage bovin (les fameux pets de vache.…).

Critique et autres chiffres

Le film peut être critiqué, pour son approche « sensationnaliste » (quelques scènes qui soulèvent le coeur) ou conspirationniste (les grandes associations environnementales se tromperaient volontairement de combat (transport et énergie) pour ne pas toucher au lobby de l’élevage…). Certains chiffres seraient sortis de leur contexte ou non justifiés. Les articles ci-dessous récapitulent les chiffres annoncés par le film, et donnent des valeurs plus nuancées :
https://www.cowspiracy.com/facts/
https://www.l214.com/fact-checking-cowspiracy
https://reporterre.net/Un-film-contre-les-ravages-de-l

Par ailleurs, si vous voulez un résumé écrit des impacts environnementaux de l’élevage :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Impact_environnemental_de_l%27%C3%A9levage

Mon bilan

J’ai vu le film, j’ai lu tous les articles, je vous propose mon bilan.

Peu importe la valeur exacte des chiffres, ou le fait que la mise en scène du film soit discutable, puisque toutes les sources sont d’accord entre elle et avec le fond du message du film. Ce message est le suivant : le système actuel d’élevage, et la consommation mondiale de viande associée, en particulier dans les pays occidentaux, contribuent de façon significative à la dégradation de l’état de la planète et ne sont pas durables. Un moyen simple, massif, rapide et efficace de réduire la dégradation de l’environnement, du climat, et aussi les problèmes de malnutrition et famine dans certains secteurs du monde, est de réduire fortement (ou éliminer) notre consommation de protéines animales, c’est-à-dire viande, produits laitiers, oeufs.

J’ajoute ici que plus l’animal de départ est gros, plus son impact environnemental est majeur. De la plus à la moins impactante, les productions de protéines animales sont : boeuf > mouton > porc > volaille > lait > oeuf.… L’ordre est légèrement variable selon l’approche utilisée, et les comparaisons évidemment considérées à type d’exploitation similaire, intensif / extensif / bio.
Pour caricaturer, hors véganisme, en termes d’impact environnemental, mieux vaut assurer ses apports protéiniques en mangeant des oeufs bios (et locaux) que de la viande de boeuf d’élevage industriel…

Quelques arguments supplémentaires…

Evidemment, avant de changer des habitudes, encore faut-il que vous soyez convaincus du bienfondé de manger moins de viande et de protéines animales, que ce soit pour l’environnement, mais également pour votre santé ou pour votre porte-monnaie. Lisez les articles ci-dessus, visionnez le film, relisez d’un oeil neuf mon post sur « ne plus manger de viande? », qui prenait de façon ironique les arguments de ceux qui ne voudraient éventuellement surtout pas toucher à leurs habitudes…

Voici quelques arguments complémentaires :

• le coût : les protéines animales (viande et fromage en tête) représentent un coût non négligeable dans un budget alimentaire classique. Et encore plus si vous décidez de préférer la version bio, pour l’environnement, ou pour votre santé…

• la santé : les protéines animales conventionnelles apportent leur lot de désagréments santé. Ce ne sont pas les articles sur les résidus médicamenteux dans la viande et le lait qui manquent… sans même parler des risques santé associés à une consommation élevée de viande (cancer, cardio-vasculaire…). Je ne rentre pas dans les détails, les études fourmillent sur ces sujets.

• la nutrition : pour les éventuelles inquiétudes nutritionnelles, là encore, lisez, informez-vous (ou faites-moi juste confiance?). Toutes les protéines dont le corps a besoin se trouvent sous forme végétale, ou au moins, dans les oeufs et le lait pour les végétariens. Il n’y a donc aucun besoin de manger de la viande ou du poisson pour être en pleine forme, certainement pas tous les jours, et encore moins à tous les repas…

Au final

Au final, aucune excuse ne tient :

• ni « si je ne mange pas de viande, j’aurai faim et je vais grossir » : paix à son âme, mais il avait raison : « Mangez des pommes! » , enfin des fibres pour être exacte.
• ni « je suis une travailleuse de force » : prenez exemple sur Popeye!,
• ni « si je ne mange pas de viande, je me sens faible » : Obélix, arrête!

Je vous laisse approuver, si vous êtes déjà flexitarien (j’aime pas ce mot…), végétarien ou ou en passe de le devenir, raviver, si comme moi, vous le saviez déjà, et aviez tendance à doucement l’oublier, ou le digérer, si c’est une découverte… Je reviendrai très vite vous dire nos habitudes et astuces familiales pour manger moins de protéines animales (work in progress), nos questionnements et nos voies d’amélioration.