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Quand je me décide (enfin) à apprendre à coudre, et que des vieilleries de tissus sans forme retrouvent une utilité.

J’accumule des tissus en devenir de recyclage

Avant même d’avoir une machine à coudre, et avant même de m’en servir (je précise, car les deux événements ont été séparés de … cinq ans!), je gardais des tissus, des vieux draps, des vêtements usagés dont le tissu me plaisait. Le tout promis a priori à Emmaüs ou à la déchetterie par mes parents, mes tantes, et détourné dans mes placards, car je me disais « un jour, j’en ferai quelque chose ».

Bon, on peut jouer à « un jour, j’en ferai quelque chose » avec beaucoup d’affaires, stocker pour rien, et se retrouver quelques années plus tard avec des placards, un grenier, une cave, un sous-sol, pleins d’affaires pour « un jour, j’en ferai quelque chose »… Tout le débat entre minimalisme total, tri effréné d’une part, et accumulation obsessionnelle d’objets en mode « ça pourrait servir… » d’autre part. Mais ce n’est pas le sujet du jour.

J’ai appris à coudre, et donc à réparer…

Lorsque j’ai arrêté mon emploi précédent il y a deux ans, j’avais cet objectif clair et précis, parmi d’autres : apprendre à me servir de ma machine à coudre, et utiliser un peu de mon stock de tissus récupérés. Ces tissus sont principalement des (bouts de) vieux draps en toile épaisse blanche, de la génération de mes grand-parents. J’adore ces toiles de draps, lourdes, qui ont pour beaucoup des broderies à jour. Celles que j’ai ont vieilli, ont pris des tâches d’humidité parfois, au fil des années. Peu importe, ça fait partie de leur histoire, la qualité du tissu reste présente.

J’ai commencé par des choses ultra-simples, enfin je pensais. Des carrés de tissu pour remplacer l’essuie-tout dans la cuisine, mode zéro déchet. J’ai recyclé un morceau de vieux drap qui était déjà découpé, et un tissu que j’avais acheté il y a une vingtaine d’années pour me faire deux trousses de toilette, une grande et une petite. Bon j’avais fait la petite trousse pendant une période de chômage en 2002, en empruntant la machine de ma belle-maman, et le reste de tissu était soigneusement plié dans le sac depuis…

Pour l’anecdote, je n’ai jamais utilisé ces carrés de tissu. Par contre, nous avons stoppé l’essuie-tout, et nous utilisons basiquement des torchons, de façon beaucoup plus fréquente du coup. Bref.

Le temps nécessaire et potentiellement agaçant de l’apprentissage

En pensée ou en mots, les choses vont vite! « Coudre un carré », ça prend deux secondes à dire. Ça prend un instantané dans la tête pour imaginer le résultat, même les étapes nécessaires, ça fuse, hop, on y va : je coupe, j’installe la machine, je couds, et voilà! Dix secondes dans la tête…

Et je passe à la réalisation concrète, où il faut que j’utilise mes mains, où il est impossible d’aller par l’intuition au résultat, par des circuits détournés de type « je m’en rappelle », « je l’ai déjà fait », « j’ai deviné », « j’ai lu en diagonale ». Bref, y’a pas moyen d’optimiser quoi, il faut passer par toutes les étapes, une par une, ça m’agace et me prend une énergie de dingue!! Je suis lente. Je suis maladroite. Rhhhaaa!!! Sans doute pour ça que je ne m’y étais pas mise plus tôt : avec le boulot, les gamins et le reste, je n’avais pas l’énergie nécessaire pour ce type d’apprentissage!

Le temps de prise en main de la machine m’a semblé infini. Toutes ces premières fois pour enfiler le fil dans la machine ou faire une canette. J’étais obligée de garder la notice sous les yeux, de revérifier à chaque fois… Et quand je pensais que je pouvais me passer de la notice, me retrouver avec un sac de noeuds de fils… Défaire, reprendre la notice, persévérer en m’agaçant… Je trouvais ça interminable. Les coutures point à point au départ, le pied tout juste posé sur la pédale, et ça va encore trop vite, la couture « droite »… qui zigzague, pas régulière, moche, le tissu a rippé. Faire. De travers. Défaire. Recommencer.

Puis progressivement, l’habitude s’installe. Les gestes se font plus fluides, plus automatiques. Puis le temps de chaque étape se raccourcit. J’appuie un peu plus sur la pédale et la machine trépide. Puis les coutures se font plus régulières et belles. Et là, je kiffe.

J’ai décidé de faire un stage en intensif sur une semaine pour accélérer le process et apprendre d’autres techniques simples, mais qui, seule, m’auraient pris un temps infini. Toujours ce terme « infini » hein…! Tout lien avec une certaine impatience de ma part serait fortuit… Fermeture éclair, différents types de couture… Rien de fantastique, soyons clairs. Mais j’étais désormais à l’aise pour les techniques de base et pour des projets simples (incluant des sacs à vrac pour mes courses).

Premiers projets de recyclage couture

Je me suis lancée entre autres dans le recyclage d’une bande de vieux drap que j’avais teintée. Je vous parlerai des teintures naturelles une autre fois, un esprit zéro déchet – récup qui me plaît bien aussi. J’ai transformé cette bande de drap en deux housses, l’une pour le video-projecteur, l’autre… pour ma machine à coudre!

Le tissu n’est pas parfait, la teinture, déjà difficilement homogène quand il s’agit de teintures naturelles, a mis en évidence les tâches qui existaient. C’est de l’artisanal, pas de patron au départ, du « épinglé-moulé » en place, avec les défauts possibles. Mais qu’est-ce que j’adore ces deux réalisations!

Réparations de vêtements

L’autre atout majeur que j’ai vu après avoir pris en main ma machine concerne les réparations de vêtements. Là où je sollicitais beaucoup ma Môman, ben désormais je gère toute seule. Et là où je réparais parfois laborieusement à la main, je recouds beaucoup plus rapidement à la machine. Ce qui ne peut que me réjouir en termes d’efficacité et de réutilisation des vêtements…

Et vous, manuel-le ou pas, comment abordez-vous ce type d’apprentissage? Et l’aspect recup, ça vous parle aussi?

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