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Fan ou pas… de fanes?

02/05/2022 | Alimentation, Au quotidien

Avec le printemps et Pâques sont arrivés les légumes-fanes : carottes, navets… Ces délicieux légumes frais que l’on peut cuisiner avec la peau, et dont j’ai découvert qu’il est possible d’utiliser les fanes. Récit…

Des légumes anti-gaspi et zéro déchet

La première chose, en tout cas pour carottes et navets, c’est qu’il est possible de les cuisiner avec leur peau. Ce sont de tout jeunes légumes, la peau est fine, non fibreuse. Rien à voir avec les gros navets roses, dont la peau est parfois si dure et désagréable, quand vous avez raté un morceau à l’épluchage.

Idem si vous râpez les carottes : entières avec leur peau, après les avoir bien lavées, éventuellement brossées sous un filet d’eau, s’il y a trop de petits filaments.

De plus, ces jeunes carottes n’ont souvent rien à voir avec les grosses carottes de sable en termes de dimensions : quand vous épluchez une grosse carotte des sables, ben il vous reste une carotte des sables. Si vous épluchez votre botte de carottes fanes, ouh beh, il ne vous reste quand même plus grand chose hein!

Premiers tests, et bases

J’avais déjà vu passer, ici ou là, tantôt sur un blog de cuisine zéro déchet, ou dans un magazine un peu écolo, ou tout simplement en astuce économique, qu’il était possible d’utiliser les fanes en cuisine.

On mange lesquelles?

Premier point : dans les fanes notoirement comestibles : carottes, navets, betteraves, radis, panais, rutabagas. Il est également possible, même s’il s’agit moins de fanes, de consommer les petites feuilles des chou-fleurs, des brocolis. Enfin, les fanes des oignons et des légumes de cette famille sont également mangeables.

Si vous tentez l’expérience avec d’autres feuillages ou d’autres tiges de légumes ou plantes, vérifiez bien avant qu’il s’agit de produits comestibles! Les tiges de tomates ou de pommes de terre sont tout simplement toxiques, de même que les feuilles de rhubarbe, par exemple. Inutile de vous empoisonner au prétexte d’écologie ou d’économie!

Donc pour les fanes de carottes ou de navet, pas de souci, on peut y aller.

Pesto de fanes de carottes

« Pesto », dit comme ça, c’est une recette qui a de la gueule, un petit goût italien, tendance. Allez hop! C’est parti, j’essaie. Alors, je prends mes deux bottes de carottes fanes. Les carottes sont rapées (à 5, deux bottes, c’est bien pour une ou deux entrées…) et je récupère l’ensemble des fanes pour mon pesto. La recette que j’ai trouvée ne précise pas grand-chose « laver les fanes »… Ok, je lave, du sable, quelques parties abimées, que j’enlève… Et pour suivre ma recette, j’enfourne l’ensemble des fanes dans mon robot, équipé de la lame qui me sert pour les purées ou les mélanges à broyer. Autres ingrédients pour permettre à la mixture de se faire : ail, huile d’olive, purée d’oléagineux. Tout ça un peu au jugé, car je n’ai pas vraiment pesé les fanes…

Allez, vas-y, tourne robot! Hâche, broie, fais-moi un beau pesto que je pourrai étaler avec style sur des petits croûtons de pain en entrée, pour mes ouailles toujours affamées… Et il tourne le robot, il tourne! Et, à mon grand désespoir, au lieu de « Hâche, broie », ça a fait « Emmêle-toi avec les fibres bien dures et résistantes des fanes de carottes et fais un gros sac de noeud dégueu mélangé avec de l’huile et de l’ail »…

Une catastrophe intégrale… Impossible d’en tirer quoique ce soit! J’ai dû tout démêler pour démarrer (bouark, c’est hyper résistant les tiges des fanes de carottes!), puis tout jeter. Snif. Moi qui ai horreur du gaspillage, j’étais servie!! Alors, pas tant pour les fanes de carottes (que je jetais d’habitude) que pour l’huile ou l’ail que j’avais ajoutés.

Fanes de carottes 1 – Famy Vertmousse 0

Et première leçon, que je n’avais lue nulle part : dans les fanes de carottes, ne garder que les petites extrémités légères…

Fanes en mode épinards…

Il est possible que j’aie un léger côté tête de bourrique. Donc je réitère l’expérience. Fanes de navet cette fois. D’après les recettes que j’ai pu observer ici ou là, ça se cuisine « comme des épinards ». Alors, je lave les fanes, j’enlève les tiges les plus épaisses, les feuilles jaunies ou abimées. Un petit tas de feuilles vertes et fraiches, que je cuis comme des épinards, à l’étouffée dans un casserole. J’agrémente d’épices et d’un peu d’ail. Ça fait un petit tas vert, tout réduit, que je sers à côté de légumes orange, et d’une céréale. En disant que ce sont des épinards.

Verdict global : « ils sont bizarres les épinards »… et ma deuxième « ils sont pas bons les épinards, j’aime pas ». Et c’est vrai. Les fanes de navets, même jeunes, ont un arrière-goût amer assez prononcé. Peut-être pas autant que des endives. Pas glop. Pfiou. Comment dire. Je me demande comment font les personnes qui cuisinent les fanes au long cours!

Fanes de navets 1 – Famy Vertmousse 0

Deuxième leçon : tout seul, les fanes, c’est pas génial!

Fanes persévérantes, et but!

Retour de congés et cure de légumes

Au retour des congés de printemps, on se fait une cure de légumes express, histoire de reprendre quelques bonnes habitudes. Oui, les congés ont été… différents en termes d’alimentation : trop, et pas comme d’habitude! USA, puis famille, ça veut dire quand même moins de fibres et beaucoup plus de viande et de sucre que d’habitude. Donc premier repas en rentrant, un soir, soupe de légumes! Réclamée à l’unanimité, je tiens quand même à le préciser, car ça n’arrive pas tous les quatre matins.

Particularité chez nous : on fait des soupes de couleur. Pas de soupe maronnasse qui mélange vert et orange non, non, non. La soupe est orange, verte ou blanche. Pas de mélange, sinon ça frise du nez…

Soupe de fanes, cuisson

« Tête de bourrique? »

« Présente!! »

Donc j’utilise cette fois les fanes des carottes ET des navets qui sont dans le frigo, en ingrédient de cette fameuse soupe! Alors, je réduis sérieusement la part des fanes de carottes que j’utilise, en enlevant les tiges, et ne gardant que la moitié côté feuilles. Pas envie de refaire un sac de noeud dégueu plein de fibres résistantes. D’ailleurs, y’aurait pas un avenir à tisser des fanes de carottes, vu comment c’est difficile à couper?

Vu l’expérience du « c’est pas bon » des fanes de navets, je les cache cette fois-ci au milieu de carottes, patates douces, lentilles corail, ail et oignon. Je me dis que le sucre des carottes et des patates douces cachera le goût des feuilles… Autant vous dire que ma soupe de légumes orange + fanes vertes ne rentre pas dans les standards familiaux de « soupe de couleur »… Je sers la soupe marron en mentant éhontément :  » soupe de carotte, patate douce et chou ». Oui, car le chou passe plutôt bien chez nous.

Soupe de fanes, dégustation

Et là, miracle. « Miam, elle est bonne la soupe ». Ou sans commentaires. Au dessert, j’annonce quand même la couleur (de la soupe?) : « Bon, je vous ai menti, c’était pas du chou, c’était les fanes des carottes et des navets ». Ma deuxième écarquille les yeux : « tu nous as menti???? ». Ouch, va falloir discuter maintenant. « Oui, je ne voulais pas que tu aies un a priori sur la soupe en sachant d’avance qu’il y avait des fanes dedans » « Mais je m’en suis doutée!! Il y avait des toutes petites fibres un peu dures… ».

Je vous ai déjà dit que ma deuxième a un petit côté « Princesse au petit pois » pour la nourriture? Elle détecte les épices piquantes quand personne d’autre ne les a senties, elle n’aime pas trop les textures qui donnent du fil à retordre (ou à mâcher, au choix…). Bref, il n’y avait qu’elle pour sentir le « problème », bingo. Et accessoirement, pour bondir au plafond parce que j’ai menti… Nous avons discuté, je me suis fait traiter de menteuse (ok), de tête de bourrique avec mes fanes (ok). Et j’ai atteint mon objectif : le pot de soupe a été sifflé, avec un certain plaisir pour quelques convives.

Cakes de fanes

Ultime expérience que j’ai tentée : incorporer dans mon cake apéro, à base d’olives normalement, les fanes de carottes. J’ai bien agrémenté d’ail et d’oignons pour enrichir le goût. Le cake a a été englouti, non sans une légère grimace de ma deuxième, sur le goût un peu… amer, feuillu, du cake. Mais en apéro, pour peu que l’on rajoute du houmous dessus (je vous ai déjà dit qu’on est fan de houmous aussi non? Voire monomaniaque du houmous?), ça passe plutôt bien.

Conclusion de l’école des fanes

« On donne un …10/10! Bravo! Sous vos applaudissements »…

Je vous parle d’un temps que les moins de… quarante ans (???) ne peuvent pas connaître. Bref. Sur les fanes, je ne sais pas si je continuerai systématiquement à leur trouver un usage en cuisine. Il me reste quand même à effacer l’infamie du pesto de fanes de carottes totalement raté, maintenant que j’ai compris que les tiges sont effectivement comestibles, mais non mangeables.

Je confirme l’utilisation facile en soupe, au milieu d’autres légumes. Si la météo du mois de mai est pourrie, alors il est possible que les fanes finissent dans le pot de soupe. Mais s’il fait beau, mes ouilles appellent à grands cris le retour des grandes salades. Et là, ça sera plus compliqué d’utiliser les fanes.

Pour la suite, il me reste à tester les fanes de betteraves : de mémoire, ce sont des petites feuilles avec un goût un peu sucré, faciles à utiliser en salade, justement.

Voilà mon retour d’expériences, pas forcément glorieux et enthousiasmant. Pour l’instant, les fanes finiront sans doute encore souvent au compost plutôt que dans nos estomacs…!

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2 Commentaires

  1. Bonjour. Les fanes de radis, en pesto, c’est vraiment bon.

    Réponse
    • Bonjour, merci pour cette idée! A tester, car ce sont aussi des fanes que nous jetons au compost la majorité du temps. Voudriez-vous m’en dire plus sur les proportions (une botte de fanes?), et les ingrédients que vous utilisez? Merci, belle journée!

      Réponse

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