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Flexitariens? Non, presque végétariens

26/01/2022 | Alimentation, Au quotidien

Je suis fâchée avec le mot « flexitarien ». Il recouvre une réalité trop large à mon goût. Et je ne souhaite pas l’utiliser pour notre démarche. Alors je dis qu’on est « presque végétariens »!

Des exemples de flexitarisme

A la base, j’avais compris qu’être flexitarien, c’est être engagé dans une démarche de réduction de la consommation de protéines animales. Ce qui est notre cas. Sauf que le terme s’est généralisé, répandu. Je l’ai entendu utilisé dans des circonstances tellement éloignées qu’à mon sens, il ne veut plus dire grand-chose. Et depuis quelques jours, j’en suis encore plus convaincue. J’ai en effet lu quelques articles de Greenpeace sur les lobbies de la viande en France. Je vous propose deux liens à la fin de mon post.

Un terme détourné…

Il s’agit de la récupération du mot par les lobbies de la viande… L’élevage à l’échelle mondiale est responsable de 1/5è de la production des gaz à effets de serre. Il a un impact majeur de pollution et de réduction de la biodiversité. Bref. Une cata. La réduction de notre consommation de viande, et donc des élevages, est une mesure majeure et efficace pour réduire notre empreinte!

Aux Pays-Bas, le gouvernement propose un plan pour réduire le nombre de têtes de bétail dans le pays. Non sans réactions, non sans mal. Mais c’est une première.

Combien de jours par semaine?

Dans le jeu « Ma Petite Planète », auquel j’ai participé deux fois, le premier défi végétarien, le plus facile, consiste à faire « les lundis végétariens ». Donc un jour sur sept. Le régime résultant est dit « flexitarien ».

J’ai des amis qui ne mangent pas de viande pendant la semaine de travail. Donc 5 jours sur 7, ils sont végétariens. Et comme ils mangent de la viande ou du poisson le weekend, plus traditionnellement, ils disent donc qu’ils sont flexitariens.

Un rapport 5 entre ces deux exemples pour une même dénomination.

Une fois de temps en temps ou quasiment toujours…

Je discute d’alimentation avec une personne pour qui j’ai beaucoup d’admiration. Et je lui demande (sur le ton de « tu me confirmes que? ») si elle est végétarienne. Elle me dit que non, parce qu’elle achète, cuisine et mange du poisson de temps en temps. Mangeant extrêmement peu de protéines animales, et uniquement du poisson, elle refuse pourtant de se dire végétarienne… Bon ben flexitarienne alors?

A l’opposé, j’ai pu entendre certains dire qu’ils sont flexitariens, parce qu’une fois de temps en temps, lorsqu’ils y pensent, que ça se présente, ils ne mangent pas de protéines animales sur une journée (voire un repas…). Et c’est Ok, ça rentre dans la définition.

Pourtant, entre ces deux exemples, par rapport à une alimentation typiquement française (entrée – viande/accompagnement – dessert), les efforts de changement d’alimentation et l’empreinte carbone et environnementale sont sans comparaison.

D’un point de vue mathématique, j’ai du mal à mettre dans le même sac des personnes qui font un jour végétarien quand ils y pensent, de temps en temps, et des personnes qui mangent du poisson une ou deux fois par mois. Il y a un rapport 25 de consommation de protéines animales, pour le même mot. Et ça me pose un souci.

Considérations plus générales sur le « toujours / jamais »…

Situations possibles

Au-delà de la question du flexitarisme, cette définition du « de temps en temps » ou « quasiment toujours », pose la question de la régularité, de la modération, du perfectionnisme, de l’optimisme aussi. Et de la perception toujours très personnelle de la réalité. Quelques exemples imaginaires (toute ressemblance avec une situation, blablabla…) :

  • une ou deux cigarettes par an, fumeur.se? N’a-t-on pas le droit de dire qu’on est « non fumeur.se »?
  • quelques verres un soir en janvier, mais pas une goutte tout le reste du mois, a-t-on l’interdiction de dire qu’on a fait un « Dry January »?
  • pas une goutte d’alcool en semaine, mais « plein le cornet » le weekend, alcoolique ou abstinent.e?
  • méditation (presque) tous les jours du lundi au vendredi, a-t-on le le droit de dire « je médite quotidiennement »?
  • yoga une fois par semaine, quand beaucoup de personnes qui en font pratiquent au quotidien, a-t-on le droit de dire « je fais du yoga »?
  • etc, etc,
Coucher de soleil : dégagé ou nuageux?

Simplification individuelle de la réalité

Vous voyez la perception personnelle et individuelle de la réalité et du temps qui se dessine… Dans chacune de ces situations, il s’agit d’une réalité précise, chiffrée : on fait telle ou telle chose X fois par jour, par mois ou par an. Et lorsqu’on la simplifie en mots, pour cette même réalité précise et chiffrée, une personne dira blanc, quand l’autre dira noir. Pourrions-nous, please, nous mettre d’accord pour dire « gris clair, gris foncé, gris moyen »??? Ben non, notre société exige des cases, tranchées, il n’y a pas de continuum, et ça me pose un problème!!

Et ça pose un problème bien plus global, car des votes, des idées, des politiques entières, sont développées sans se rapporter à la réalité chiffrée… Et les personnes qui veulent se référer aux chiffres, aux quantités précises, celles qui veulent mettre de la nuance, sont vues comme des chieurs ou des pinailleurs, des gens « tièdes ». Pour rendre accessibles, il faut trancher, simplifier, vulgariser… A méditer à l’approche des élections.

Propositions de mots intermédiaires

Bon, revenons à nos moutons (Bêêêê), et au sujet de la consommation de viande : je trouve le terme flexitarien d’utilisation trop large! Et pour saluer les efforts des personnes qui se lancent dans une réduction de leur consommation de protéines, il faudrait inventer des mots intermédiaires :

  • Des ceintures de flexitarisme : si c’est un jour de temps en temps, quand j’y pense, je suis ceinture blanche de flexitarisme. Un jour par semaine, ceinture orange! Et consommation une fois par mois de viande, je suis ceinture marron de flexitarisme!! Et la ceinture noire, c’est quand on est végétarien?
  • En fonction des périodes : je suis janviériste du sans viande ? Ou je suis « veggie januariste »? Je suis veggie-lundiste si chaque lundi, je légume à qui mieux mieux?
  • En fonction de la date : je quinze-poissonne, si je mange du poisson uniquement le 15 de chaque mois? Ou je suis le poissonneur des Lilas si je ne mange du poisson qu’en mai?

Notre quotidien flexitarien, enfin… « presque végétarien »!

Chez Famy Vert Mousse, nous en sommes à différentes étapes : nous n’avons pas acheté de viande depuis Noël. Nous avons consommé des produits de la mer pour la Saint-Sylvestre. À la maison, depuis début janvier, uniquement des œufs.

En-dehors (une vrai question, la gestion à la maison / à l’extérieur!), j’ai mangé de la viande au restaurant une fois. Ma fille ainée n’a pas mangé de protéines animales autres que des œufs depuis le 1er janvier. Et les deux plus jeunes mangent à la cantine quatre repas par semaine, en essayant de temps en temps de se passer de la viande proposée…

Nous sommes « plus que flexitariens »!

Alors, compte tenu de tout ce que je vous décris ci-dessus, j’ai du mal à juste dire que nous sommes « flexitariens ». En attendant que le vocabulaire s’étoffe, et qu’il soit normal de dire que nous sommes ceinture bleu ou marron, je préfère dire que nous sommes « presque végétariens », na d’abord.

Et vous, est-ce que vous avez déjà pensé ou commencé à réduire votre consommation de protéines animales?

https://www.greenpeace.fr/espace-presse/rapport-lobbies-de-la-viande-une-influence-omnipresente-et-insidieuse/

https://vert.eco/articles/a-la-tele-ou-dans-les-ecoles-les-lobbies-de-la-viande-defendent-leur-bout-de-gras

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