Chez nous, match plastique contre bois
Dans les grands principes d’une vie plus verte, celui d’éviter le plastique, sous toutes ses formes me tient aussi à coeur… La cuisine est une pièce où le pire du plastique côtoie le meilleur du durable. Commençons par la planche à découper…
La planche à découper en plastique
Nous sommes les rois de la planche (et pas de surf…). Nous en avons eu à un moment, achetée à bas prix dans les supermarchés ou enseignes peu coûteuses, toute une collection de planches en plastique :
- insuffisamment épaisses. Elles finissent pas se déformer. Elles ne peuvent donc plus servir de support pour découper : en effet, la vrille de la planche déformée au moment où vous abaissez votre couteau bien aiguisé peut vous coûter un doigt.
- tellement tailladées, que, un mois après, vous savez encore que vous y avez coupé des betteraves, dont le jus s’est infiltré dans le plastique à l’origine blanchâtre.
- flexibles. Un vrai bonheur, tellement facile pour benner le résultat de votre découpe dans la poêle ou le faitout sans en mettre la moitié à côté… Faciles à laver dans l’évier, légères. Nous y sommes restés fidèles un long moment, surtout que l’enseigne bleu et jaune pas cher les vend par lots de deux à un prix défiant toute concurrence. Nous en étions à notre deuxième lot usagé, quand nous avons changé notre fusil d’épaule (et notre couteau de planche) pour aller vers le bois.
Notre constat général sur presque vingt ans maintenant est qu’il nous a été nécessaire de renouveler régulièrement les planches à découper en plastique. Pas très glorieux.
Pourquoi aller vers des planches à découper en bois?
Plusieurs raisons nous ont poussé à migrer progressivement vers le bois :
L’usure du plastique
Nos planches en plastique s’usent vite. J’ai lu plusieurs articles sur le fait que toute usure, tout entaille génère des micro-particules de plastique, dont il faut bien qu’elles aillent quelque part…
Donc, au mieux, elles restent sur la planche, partent dans l’évier, rejoignent la station d’épuration, qui saura, ou non, les retenir. Si oui, les particules de plastique iront dans les boues de station d’épuration, dont une majorité est épandue comme engrais sur les champs. Sinon, elles rejoindront directement le milieu naturel en sortie de station, puis l’océan (vous voulez que je fasse un schéma avec des flèches?? Oh je sais, un logigramme!!)…
Et au pire, ces particules intègrent la nourriture que vous êtes en train de préparer. Et vous ingérez donc, portion infime par portion infime, votre planche à découper. Ensuite, soit le plastique est intégré dans votre organisme. Et comme pour certains organismes marins de plus en plus confrontés au plastique de l’océan, vous vous retrouvez avec des muscles en plastoc et un foie plastifié. Soit vous le rejetez, et vous pouvez reprendre du coup le premier cas décrit ci-dessus, et le trajet jusqu’à l’océan ou la nature en général. Bon, manger du plastique ne me réjouit pas, l’envoyer alimenter les tonnes de microplastiques qui polluent la nature non plus, donc il fallait agir.
La traitrise des planches en plastique
Soyons clairs : la planche en plastique souple peut être traitre. Oui, bien sur, elle est pratique, elle se plie à nos envies, et à nos besoins de glisser les légumes découpés dans une casserole, comme déjà dit plus haut, ou les épluchures dans le seau à compost.
Oui MAIS… mais j’ai toujours en tête cet épisode imprévu où j’ai fait confiance à ma planche souple. Je tenais la planche plieée, les deux bords joints fermement et tenus d’une seule main, enfermant les épluchures de légumes de la soupe que je préparais. De l’autre, j’ai ouvert la porte de la poubelle, dirigeant précautionneusement la planche vers le seau à compost. Et au moment même où je me disais » Il ne faut surtout pas que je lâche un des bords de la planche là, ça va être la cata », l’un des côtés de la (mau-)dite planche a échappé à ma main un peu humide, de préférence celui qui était vers le fond du meuble sous-évier. L’ensemble des épluchures, bien tassées par la planche pliée, a effectué, sous mon regard dépité, un salto arrière parfait (10/10), aplifié par la détente du plastique, pour aller se loger tout au fond du meuble, derrière le seau (saut!) à compost, au milieu des flacons de détergent. Depuis, je me méfie de la souplesse de ces planches en plastique…
La deco
Je suis totalement fan de déco et d’archi d’intérieur, pinterest et Insta sont une source incroyable d’inspiration. Les cuisines Instagrammables ont très souvent leur(s) planche(s) en bois suspendu(s) sur la crédence ou artistiquement disposée(s) sur le plan de travail. J’ai tenté de faire la même chose avec mes planches en plastique, ça rend pas pareil… Et la planche en bois peut servir de présentoir pour un apéro ou un repas-tartine. C’est un peu moins vrai à mon goût de la planche en plastique.
L’argument environnemental
Le bois est un matériau renouvelable qui stocke le CO2, ben le plastique, tout l’inverse. Côté écolo, y’a pas photo. On pourrait pinailler sur le poids des planches, qui fait que le bois est peut-être plus cher et polluant à transporter? Et en parlant de bois, c’est évidemment encore mieux si c’est une planche en bois européen fabriquée par chez nous, plutôt qu’une planche en bois exotique venue du bout du monde…
L’été dernier, nous avons fait une « razzia » sur un stand de marché qui vendait des objets en olivier. Nous en avons profité pour acheter aussi des ustensiles en olivier, cuillères et spatules, pour remplacer les dernières en plastique…
Alors, on ne va pas se mentir, il existe aussi quelques inconvénients pratiques au bois : c’est plus cher, c’est plus lourd, c’est plus rigide…
Si le bois ne vous plaît pas, parce que vous n’aimez pas le goût des copeaux ou que la dernière planche en bois a fini en charbon dans le barbecue (une erreur stupide), il existe aussi des planches en pierre ou en verre. A peu près mêmes avantages / inconvénients que le bois.
Et vous, team plastique, team bois, team pierre?
Allez, je vous laisse, j’ai du pain sur la planche (bon ok, elle était facile celle-là)…
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