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Linge, lessive et écologie

07/03/2022 | Au quotidien, Home et cultures, Soin de soi

Au quotidien, j’ai cette tâche, que j’assume à 99,9% à la maison (le débat n’est pas là), de gérer le linge. Lavage, séchage, repassage utilisent de l’énergie, de l’eau, des détergents, du temps, de la place… En termes de verdure, où en sommes-nous avec notre linge?

Le lavage

Le point central de l’entretien du linge, c’est la machine à laver. Et sa lessive, verte idéalement.

Les cycles de lavage

L’idéal environnemental est de laver à basse température, en cycle court.

Quand j’ai quitté chez mes parents, déjà sensibilisée au sujet des consommations d’eau et d’énergie, j’ai lavé mon linge à 30 degrés pendant des années. Les atouts : moins d’énergie, donc moins de facture d’électricité, du linge moins chauffé, donc moins abîmé (surtout pour tout ce qui contient des élastiques!). Et puis trois enfants. Quelques problèmes dermatologiques pour l’un ou l’autre. Puis des virus, sans même parler de celui qui nous emm… depuis deux ans. Et la redécouverte, il y a quelques années des tournées à 60 degrés, pour le linge de lit, les serviettes de toilettes, certains linges de corps.

Et là, surprise. Bien sur, ça consomme davantage d’énergie, et il ne faut donc pas généraliser. D’un autre côté, en particulier pour les serviettes de toilette, je constate que ce traitement prolonge leur durée de vie plutôt qu’il ne la réduit. Et que je n’ai plus du tout le souci qui m’a amenée par le passé à évacuer certaines serviettes de douche en chiffons. Parce que je n’arrivais pas à les détacher ou qu’elles gardaient une mauvaise odeur malgré la lessive.

La lessive

On a soupé il y a quelques décennies des publicités pour les lessives sans phosphates. Nous n’en sommes plus là (enfin j’espère…). La question est plutôt celle du zéro déchet (tous ces bidons en plastique…) et de la composition « clean » du détergent.

La lessive faite maison

C’est la mode de faire sa lessive soi-même. Il circule un tas de recettes sur le net. A base de paillettes de savon, de lierre ou de cendres. Coût extrêmement réduit, peu de frais environnementaux de transport puisque les matériaux utilisés sont « secs », très peu, voire zéro déchets. L’idéal sans doute pour la planète.

Une petite alerte pour les lessives à base de paillettes : si les paillettes contiennent de la glycérine, soyez prudent.e.s avec toutes les matières absorbantes, couches lavables, chiffonnettes, serviettes hygiéniques lavables. La glycérine sature les tissus et annule leur capacité d’absorption. Par ailleurs, il faut régulièrement décrasser sa machine (une tournée avec du vinaigre à très haute température) : il circule quelques témoignages de tuyaux de machine (faible diamètre) bouchés par les résidus de savon.

Pour la cendre, recette ancestrale. Les personnes que je connais qui l’utilisent sont ravies. Attention au pH de cette lessive, qui est extrêmement basique, avec les effets corrosifs associés.

La lessive au lierre utilise la saponine naturellement présente dans les feuilles de cette plante. Zéro risque, il faut juste la faire.

La lessive rechargeable

En ce qui me concerne, tout est dans le « juste » la faire… Je ne joue pas beaucoup au petit chimiste, à part pour mon deo. Je n’ai pas (encore) franchi le pas de fabriquer moi-même ma lessive. Parce que c’est moi qui m’occupe du linge, que c’est donc (encore) moi qui ferai un geste de plus pour la planète. Alors, pour limiter quand même la casse, j’achète ma lessive bio en vrac, en bidons rechargeables que j’ai maintenant depuis plusieurs années. Ce n’est pas l’idéal, car il faut quand même transporter la lessive liquide, en bonne partie fabriquée avec de l’eau (60%?). Mais c’est zéro déchet, la lessive est saine et aussi inoffensive que possible pour la planète. Ah oui, et chose importante pour moi aussi, dont je n’arrive pas à me passer : elle sent bon…

Pour le reste des produits, l’eau de Bretagne ne nécessite pas d’assouplissant. A Paris, j’utilisais du vinaigre blanc : ça ne laisse aucune odeur dans le linge. Et si vous souhaitez un parfum, une goutte d’huile essentielle à votre goût fait très bien l’affaire.

Je suis aussi une hystérique du tri du linge par couleur. Je veux du linge blanc qui le reste, du rouge qui reste rouge, du bleu… bref, vous avez compris. Donc je lave par couleurs ou à peu près (diplôme de maternelle sup nécessaire). Et je n’ai jamais eu besoin de ces lingettes anti-décoloration, qui représentent des produits chimiques de plus, un déchet de plus…

De l’eau, de la mousse, du brassage, du grand air… un autre type de lessiveuse, au large de la Côte sauvage!

Le séchage

Statistiquement, il y a une chance sur deux que vous séchiez votre linge dans un sèche-linge. Souvent, c’est une question d’habitude.

https://www.18h39.fr/articles/le-seche-linge-est-il-vraiment-lallie-de-la-famille.html

Impossible de se passer de sèche-linge?

Si vous avez un accès à un jardin, proche de votre machine à laver, c’est simple, au moins en saison, et le weekend, de porter les panières de linge humide dehors et de le sécher au vent et au soleil. En revanche, si comme j’ai vu récemment, votre machine à laver trône sans cérémonie dans le sous-sol borgne de la maison (et pourtant, le reste de la maison était très design), avec une hauteur de plafond de 1,80 m (mon homme avait le cou plié pour éviter de se râper le cuir chevelu), un circuit improbable et peu pratique pour accéder dehors, l’absence de ventilation du lieu faisait que le sèche-linge était juste une nécessité.

Idem si votre logement est humide. Lorsqu’au bout de trois jours, le linge sur le portant n’est pas encore sec et qu’il a pris une odeur infernale de moisi, le sèche-linge s’impose. Pour la situation à laquelle je pense, le souci a été réglé le jour où la famille a revu l’isolation (isolation par l’extérieur) et la ventilation de la maison (VMC double-flux). Investissement lourd bien sur, mais à la clé, confort thermique, économies d’énergie… et de sèche-linge!

Etendoirs…

J’ai abandonné mon sèche-linge il y a plus de dix ans désormais. Bien sur que j’ai apprécié d’en avoir un lorsque les enfants étaient petits. Les accidents de literie, de turbulette pouvaient être gérés dans la journée grâce au sèche-linge. Et cela m’a évité de devoir multiplier les petits draps, les couchages.

Mais je n’ai jamais séché l’ensemble du linge en sèche-linge. Je déteste la sensation du linge rabougri par le sèche-linge. Les t-shirts qui perdent 10 cm en hauteur après leur passage dans cet engin, et dont les coutures tournent. Les sweats qui ressortent en taille bébé. Les culottes dont les élastiques se détendent plus vite que de le dire. Les jeans qu’il faut dilater pour pouvoir les fermer. Et j’ai la bizarrerie de bien aimer les serviettes un peu rêches, qui épongent parfaitement et frictionnent à la sortie de la douche, plutôt qu’en mode douillet, …

Bref, pas de sèche-linge chez nous. En plus, j’aime beaucoup le toucher du linge séché à l’extérieur. Dès que la météo et la saison le permettent, c’est un (presque) plaisir que de pouvoir sécher le linge dehors. Et pour le reste de l’année, notre maison est saine, sèche et suffisamment grande, pour les étendoirs aient toujours trouvé une place.

Le repassage

Le fer à repasser est un engin qui consomme lui aussi de l’énergie. De la place également, avec son inévitable table à repasser. Et le stockage du linge qui doit y passer. Et je ne parle pas du temps nécessaire à la corvée de repassage. Nous avons un tel équipement depuis l’époque, courte, où mon homme devait mettre la chemise et la cravate au quotidien pour aller travailler. C’est LE point que j’avais super bien négocié sur la gestion du linge. Si j’ai toujours géré en majorité les tris-lessives-séchages-pliage (et je continue), nous étions d’accord qu’il s’occupait de repasser sa chemise quotidienne. Il a tenu un an. Puis il a changé de carrière, vers un monde où la chemise ne fait pas partie du code vestimentaire. Je me suis toujours demandé dans quelle mesure le repassage a joué un rôle dans ce choix?

Je suis intraitable sur l’étendage et le pliage du linge (ça tombe bien, c’est moi qui m’en occupe). Et je ne repasse que le strict nécessaire, c’est-à-dire, une à deux fois par an, une robe ou un chemisier pour une sortie un peu solennelle. J’ai tellement l’impression de perdre mon temps lorsque je repasse!

La table à repasser sert donc à entreposer bien à plat le linge sec, et pas encore plié. Et c’est pour la couture que le fer me sert le plus, lorsque je prépare un tissu avant de le couper ou que j’écrase un pli avant de coudre.

Laver moins de linge… : l’emplacement des « ni propre, ni sale »

Le coût environnemental du linge est aussi lié au rythme de lavage. Et non, ce n’est pas une constante. J’ai assez discuté et observé, pour vous dire que certaines personnes gagneraient à faire tourner plus régulièrement leur machine à laver, avec une lessive qui sente bon, quand d’autres pourraient peut-être remettre le même pull un ou deux jours de plus, sans qu’il soit « sale ».

Mes gamins sont parfois allés à l’école avec un pantalon qui n’était pas hyper net. Les genoux en étaient allés au sol, le derrière s’en était posé sur un muretin ou par terre… Un peu poussiéreux. Mais il était hors de question pour moi de laver les pantalons de gamins quotidiennement. Le linge de corps, chaque jour, oui bien sur. Et aussi les t-shirts et hauts depuis que les hormones les ont totalement rendus « à jour unique ».

A la maison, dans les chambres et les armoires, nous avons tous un endroit pour les vêtements ni propres, ni sales. Les vêtements qui ont été portés une ou deux fois, mais sans être à laver. La petite veste qui va bien. Le sweat de sport qui a servi 10 minutes au début de la séance. Le pantalon un peu plus chic porté le temps d’une soirée. La chemise d’un rendez-vous d’une heure. Le short d’avril qui a servi une journée car la météo s’est à nouveau dégradée. Ces vêtements-là ont une place dédiée dans nos penderies. Ça évite quelques lessives….

Laver vert

Au final, laver vert est une question d’habitude, encore une fois. Avez-vous changé certaines de vos habitudes, pour verdir votre gestion du linge?

Et la gestion du linge est aussi, en partie, une question d’organisation du logement. Au-delà de la question environnementale, le circuit du linge dans un logement est quelque chose que j’ai observé ici ou là dernièrement, qui impacte fortement la partie corvée et « charge mentale » du linge. Je vous en parle très vite.

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