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Micro-gestes

09/12/2021 | Au quotidien

J’adore les micro-gestes écologiques, les astuces, les petits riens qui me permettent de jouer mon rôle de colibri. Bien sur que ces petits gestes ou habitudes ne suffisent absolument pas, ne répondent pas aux grands enjeux, même individuels, ceux sur lesquels je sais que j’ai, nous avons, d’énormes progrès à faire…

Les micro-gestes dans le discours

L’actualité, les émissions, les différentes captations de ce qui se dit me semblent mettre largement en avant ces micro-gestes, malgré leur aspect « petit » justement. Vu les grandes priorités, transport, chauffage, consommation de masse, pourquoi nous serine-t-on depuis des années avec les ampoules à basse consommation, la douche au lieu du bain (alors, si c’est une douche de 20′ minutes avec le débit à fond, prenez un bain hein… ça revient au même…), éteindre les lumières en sortant d’une pièce, penser à dégivrer notre frigo, faire un compost au fond du jardin, faire soi-même ses produits ménagers et j’en passe? Tous les gestes cités ici sont anecdotiques au regard de ce qu’il faut faire pour sauver la planète. Nous ne sauverons pas notre monde en passant nos smartphones en mode sombre. Ou en achetant des produits presque périmés pour limiter le gaspillage.

L’insuffisance des petits gestes, et les paradoxes

Bien penser à réduire sa douche à 4 minutes top chrono. ET acheter des fringues tous les samedis au centre commercial? Ben… c’est pas vraiment proportionné. 10 m3 d’eau environ pour 1 kg de coton, de l’eau qui n’est pas forcément ultra-disponible, selon où se trouve la culture, et qui sera polluée par les pesticides nécessaires à la culture du coton… contre quelques dizaines de litres d’eau potable économisées par semaine grâce à des douches courtes…

Bien penser à n’utiliser que du vinaigre blanc ou du bicarbonate de soude pour le ménage. ET manger du poisson pêché au chalut 5 fois par semaine? Ben, c’est pas vraiment proportionné. Quelques bouteilles de plastique par an économisées contre des chalutiers qui détruisent les fonds marins et les ressources halieutiques à chaque campagne…

Et pourtant, il faut bien commencer quelque part. Et si pour commencer, c’est plus facile de raccourcir la douche que de changer son habillement, eh bien, commencez par là. Si vous trouvez amusant de faire vos produits, de réduire les flacons de partout, ménage, produits d’hygiène, mais que vous êtes addicts au poisson, eh bien, continuez. Et oui, ça conduit à des contradictions dans nos habitudes.

Le caractère essentiel des petits gestes

Les petits gestes, point de départ

Le secret des micro-gestes, c’est de ne pas s’arrêter en route. C’est d’avoir conscience que c’est un point de départ, et pas une arrivée. Que personne ne peut aujourd’hui se contenter de quelques petits gestes. « oh vous savez, moi je trie mes déchets » ou « je produis mes patates, et j’achète mes tomates au producteur du coin » ou « moi je ne circule qu’en vélo » (chapeau… euh, c’est déjà un gros geste ça!). Super, continuez. Et continuez de changer, de prendre conscience de ce que vous pouvez faire (ben, vous pouvez me lire entre autres 🙂 ), de ce sur quoi vous pouvez agir.

Et c’est en cela que les petits gestes sont importants. Ils donnent un point de départ simple et accessible. Ben oui, c’est plus facile d’acheter du vinaigre blanc que de devenir végétarien, non? Ils sont une preuve que nous pouvons changer, ils sont encourageants, ils montrent des progrès rapides, visibles. Ils contribuent au changement de mentalité, à la diffusion de l’exemple, en alimentant les conversations autour de l’apéro.

Petit geste après petit geste donne grande progression!

À la maison, sans être totalement végétariens, nous sommes aujourd’hui des consommateurs très faibles de viande et poisson. C’est parce que depuis des années, nous avons accumulé des petits gestes : l’arrêt des lardons industriels, puis l’achat de légumes de saison en majorité, puis de légumes bio et locaux par une AMAP, puis le visionnage de documentaires

Nos poubelles noire et jaune ont très fortement réduit de volume. C’est parce que, sur une dizaine d’années, nous avons mis en place un compost, arrêté l’eau gazeuse en bouteille en achetant une machine à gazéifier, mis en place les achats en vrac, arrêté les lingettes de ménage, etc. Et j’ai bien dit sur DIX ans!! Alors avec une forte accélération ces deux dernières années, ok.

Mes satisfactions de micro-gestes

Dernièrement, voici les micro-gestes qui m’ont apporté de la satisfaction :

  • j’ai ressorti les mouchoirs de ma communion solennelle (1988 quand même…). Ils m’avaient suivie dans tous mes déménagements sans jamais servir. Hop, quelques mouchoirs jetables économisés. Bon, juste pour les temps courants hein, en cas de gros rhume, je prendrai des jetables…
  • j’ai fait notre décoration de Noël. J’ai ressorti notre sapin artificiel qui sert depuis 2009. Alors n’achetez pas actuellement de sapin artificiel, dont l’impact carbone est nettement supérieur à celui d’un vrai sapin de taille équivalente. Les décorations qui datent de notre premier Noël loin de chez nos parents en 1999 ont repris leur service. J’ai également sorti ma crèche DIY, fabriquée avec une cagette de clémentines et un plateau de fromage (si, si).
  • j’ai acheté des jouets de seconde main pour le Noël de mes jeunes neveux, en concertation avec ma soeur. C’est une première pour moi, et je suis très contente!
  • j’ai diminué notre consommation de tisanes suremballées individuelles. J’ai eu une adresse, proche en plus, de fourniture de camomille bio en vrac, qui représente notre principale consommation, et zou! Et j’ai acheté quelques tisanes en vrac, ressorti nos filtres métalliques réutilisables, et voilà, satisfaction!
  • j’ai customisé, grâce à du papier japonais, toute une série de boîtes circulaires métalliques (de thé, café, lait en poudre) que j’avais stockées au fil des années. Le résultat me plaît énormément. Il me permettra de ranger du thé, des accessoires de couture ou de la papeterie, sans racheter de babioles de rangement made in China…
A gauche, la crèche avec une cagette de clémentines pour les murs, tapissés d’un morceau de sac papier d’une enseigne déco qui me plaisait bien, et un plateau de fromage tout prêt en toiture. A droite, mes boîtes métalliques rhabillées de trois papier japonais différents.

Tout ça pour dire une chose encore une fois paradoxale. Nous devons absolument garder en tête les grands enjeux et les moyens d’y répondre, le programme ambitieux qu’il faut mettre en place pour agir. ET plébisciter au quotidien les petits gestes pour démarrer, pour progresser, pour nous encourager, pour avancer.

Et vous, le dernier micro-geste écologique dont vous êtes heureux?

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2 Commentaires

  1. J’ai nettoyé ma boite mail perso – au bout de 3 ans (si si, c’est un éco-geste..!).

    Réponse
    • Effectivement! L’impact numérique et sa consommation d’énergie. Pas à la hauteur du transport, du chauffage ou de la consommation de viande, mais le problème principal, c’est que c’est une croissance exponentielle. Vider la boite mail, ça me nettoie la tête en même temps, quand je le fais (c’est-à-dire absolument pas assez souvent), je ne sais pas si ça te fait cet effet là? C’était un des défis du jeu Ma Petite Planète aussi.

      Réponse

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