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Priorités vertes individuelles

25/11/2021 | Au quotidien, Progression

Réchauffement climatique, pollution des océans, effondrement de la biodiversité… Après quelques temps à farfouiller de droite et de gauche dans les informations-clés et sur les sites de référence, j’ai compris les orientations prioritaires. Petit bilan d’étape familial, sur les gestes-clés pour réduire notre empreinte écologique.

Mes premières réactions…

Ces listes de priorités ne sont pas vraiment nouvelles pour moi. Les premières fois que je les ai lues, j’ai eu des réactions mêlées de colère et de découragement.

La colère, en mode « oui, ils veulent nous empêcher de vivre! Moi je veux voyager, je veux être libre au volant de ma voiture, je veux pouvoir choisir ce que je mange, je veux acheter comme j’en ai envie! Ils veulent (c’est qui « ils »?) qu’on revienne au temps d’avant-guerre ou quoi, c’est de l’anti-progrès! Et c’est pas juste, nos parents ont dézingué la planète, ils ont fait la fête, et on paye les pots cassés! ».

Et en mode découragement : « On va jamais y arriver, personne ne voudra jamais faire tout ça. Les gens (c’est qui « les gens »?) sont dépendants de leur voiture, de l’espoir que le progrès, c’est d’aller vers toujours plus de confort et de facilité. C’est la société de loisirs, la société de consommation… Or on nous demande l’inverse là. »

Voilà le bouclage mental que pouvait provoquer ce type de lecture et de prise de conscience… En effet, ce ne sont pas des gestes légers, sympas, amusants à mettre en place. C’est du lourd, du changement profond, du pas facile. Et nous n’y arrivons d’ailleurs pas du tout sur certains aspects.

Les grandes priorités contre le réchauffement climatique

Modifier nos modes de transport

Arrêter de prendre l’avion : c’est le mode de transport le plus polluant. Un seul trajet annuel en avion plombe méchamment un bilan carbone. Mon homme et moi sommes de très mauvais élèves. Malgré nous, depuis le début de la crise sanitaire, nous avons été cloués au sol, et donc (presque) « vertueux ». Mais l’appel du voyage lointain est terrible… Nous avons un gros travail à faire là-dessus.

Limiter nos déplacements en voiture : oui, à Paris, ou en centre très urbain, c’est assez easy de se passer de la voiture la majorité du temps. Depuis notre retour près de Rennes, et aussi grâce au télétravail, nous avons progressé par rapport à « avant ». Nous n’avons plus qu’une voiture, depuis cinq ans. Et dans notre commune, nous faisons un vrai effort pour faire un maximum à pied : les courses d’appoint, les rendez-vous médicaux, les activités. Sauf que… winter is coming! Et aller à pied, même pour 5 minutes, lorsque la nuit est tombée, qu’il bruine par -5 degrés, ben joker… Il faudra voir au printemps où nous en sommes. Et pour ce qui est d’aller à Rennes, on le fait en voiture… Le bus n’est pas performant, le centre-ville offre des parkings souterrains proches des commerces… Peut-être qu’à l’ouverture de la deuxième ligne de métro, nous verrons à modifier cela.

Modifier profondément notre alimentation

Arrêter ou freiner fortement notre consommation de viande : je vous renvoie vers Cowspiracy pour davantage d’infos. Le visionnage de ce film a marqué pour nous, du jour au lendemain, une diminution forte de notre consommation carnée. Sans souci. Je pense qu’on était prêt à devenir flexitarien-plus-plus.

S’alimenter de saison, bio et local : au fil des années, j’ai augmenté les achats en bio. Etudiante, j’achetais le pain et les pâtes au Satoriz de Grenoble. Puis du lait bio, quand les enfants sont arrivés. Ensuite les oeufs, la farine et les pommes de terre. Enfin, depuis cinq-six ans, un maximum de consommation biologique. Pour le local et de saison, comme nous nous approvisionnons majoritairement à la Biocoop (idem dans une AMAP ou auprès d’un maraîcher), ça se fait un peu « tout seul ». Donc nous nous adaptons plutôt bien au « de saison », et aussi au « local ». A condition que ça ne nous conduise pas à manger du chou-carottes toute la semaine! Evidemment que toute notre consommation n’est pas locale : café, chocolat, agrumes, avocats, coco, ça ne pousse pas en France métropolitaine.

Limiter notre consommation d’énergie et de ressources

Isoler nos logements et baisser nos consommations de chauffage : en France, c’est un des postes majeurs, de l’ordre de 20%, pour l’émission individuelle de CO2. Je ne sais pas très bien où nous situer : notre maison est grande, mais bien isolée. La chaudière est relativement récente, le programmateur-régulateur performant. Nos radiateurs sont équipés de robinets thermostatiques. Par contre, nous réglons sur 20 degrés, malgré les recommandations de l’ADEME. Je suis horriblement frileuse, malgré les tentatives de m’endurcir au froid, les douches écossaises… Les 19 degrés recommandés, ni moi ni mon homme n’avons jamais tenu cette température, assis à travailler sans bouger… Enfin si, avec des moufles et une doudoune, super pratique pour l’ordi! Donc nous ne sommes pas des bons élèves. De plus, nous avons la très mauvaise habitude de bien chauffer nos salles de bains pour la douche, à grands coups de soufflant. Ouh les vilains. Peut mieux faire…

Eau et électricité : je pense à l’expression consacrée « ben c’est pas Versailles ici hein! ». Bon ben voilà, tout est dit. On a fait quelques petits gestes. Quant à l’eau, ouh… les douches coulent beaucoup trop longtemps chez nous pour qu’il y ait un vrai effort collectif. Carton rouge!

Réduire notre consommation de produits manufacturés

Réduire les achats de vêtements, privilégier le seconde main : plutôt faibles consommateurs, nous pouvons facilement trouver dans nos armoires des fringues ou des chaussures qui ont plus de 10 ans… Par contre, je suis au point zéro sur le seconde main, sauf si c’est ma frangine ou ma belle-soeur qui me donne des fringues. Les gamins, eux, ont été majoritairement habillés par les cousins ou les amis. Et depuis peu, ce sont les filles, à la maison, qui ont amorcé la démarche, friperies et Vinted. Work in progress.

Réduire les achats électroniques : je ne sais pas comment nous situer. Loin d’être modèles, car nous sommes plutôt suréquipés, en neuf, et gros utilisateurs de streaming. Avec une durée d’utilisation de nos équipements largement supérieure aux deux ans moyens, pour les téléphones ou les ordi… Pas vertueux, sans doute pas complètement catastrophiques non plus.

Quant au reste de la consommation, je suis très clairement « faible ». J’oscille entre des périodes de détermination absolue, totale, pour ne pas dire totalitaire : « Un nouveau classeur? Regarde dans l’armoire, y’a tous les classeurs depuis que vous étiez au primaire… Il ne te plaît pas? Ben customise-le! ». Ou « Quoi, des nouvelles chaussures? En 45? Tu as encore pris une pointure? Mais je vais te couper les orteils!! ». Et des périodes où je cède totalement à la tentation, je retombe dans d’anciens travers (qui étaient malgré tout raisonnables hein), de me faire plaisir ou de faire plaisir aux gamins en achetant, qui un nouveau carnet, qui une nouvelle lampe, qui un joli pull… Et le tout maintenant, en culpabilisant à fond…

Demander à sa banque de rendre des comptes

Bien choisir sa banque : c’est un point majeur d’action possible, très souvent ignoré. Toutes les banques n’ont pas la même éthique quant aux projets qu’elles financent. Vous pouvez chercher le classement bancaire OXFAM pour voir où se situe votre établissement. Grossièrement, quelques dizaines de milliers d’euros « mal placés » génèrent autant de pollution que l’utilisation quotidienne d’un gros véhicule type SUV. Nous avons interrogé notre banque sur le sujet, et avons été agréablement surpris. Discours en cours de verdissement, à vérifier bien sûr. Et j’ai ouvert un compte livret à la NEF. En-dehors de ça, les finances, ce n’est pas mon domaine à la maison. Donc, au-delà de ce que je viens de dire, eh beh, je botte en touche!

Difficile d’agir sur tous les axes en même temps… Prendre les sujets l’un après l’autre…

Les grandes priorités vertes individuelles pour l’océan

Arrêter ou freiner fortement notre consommation de produits de la mer

Je vous en ai parlé dans Seaspiracy. Il faut arrêter de se mentir sur la possibilité de l’humanité de manger autant de poisson. Le visionnage de ce film a complété notre flexitarisme bien entamé avec Cowspiracy. La dernière fois que les enfants ont réclamé des sushis, c’est mon homme qui a refusé, c’est dire si c’est un vrai progrès familial!

Diminuer fortement notre utilisation de plastique et nos déchets plastiques

Concernant les déchets, nous devons arrêter de nous rassurer en nous disant « je recycle ». Le plastique n’est pas recyclable à l’infini, seulement 3 ou 4 fois. Les taux de recyclage restent effroyablement bas, malgré les efforts des entreprises qui s’en occupent. De notre côté, nous avons très fortement réduit nos déchets de ce matériau. Les actions qui ont permis cela sont principalement les achats en vrac, l’eau du robinet, la machine à gazéifier, notre faible consommation de lait, nos yahourts maison (je tiens à préciser que ma yaourtière est mon premier achat seconde main en électroménager, YES!), et la réduction des stocks de flacons dans nos salles de bains. Et nous veillons aux matériaux des nouveaux objets que nous achetons, lorsque cela est possible.

Les grandes priorités pour la biodiversité

C’est difficile d’agir pour la biodiversité à l’échelle individuelle. L’écroulement de 40 à 60% de la biodiversité depuis 50 ans est principalement lié à la destruction des habitats, pour l’urbanisation et pour de nouvelles terres agricoles. C’est une action collective mondiale. A l’échelle individuelle, nous sommes dans le geste-colibri avec nos mangeoires à oiseaux, nos hôtels à insectes et nos prairies fleuries.

L’un des gestes majeurs directs pour la biodiversité me semble être le végétarisme. En effet, les forêts tropicales et leur biodiversité sont détruites pour récupérer des terres agricoles et y faire pousser du soja afin d’alimenter le bétail. Et, en caricaturant, les océans sont progressivement vidés de leur biomasse par les pêches industrielles et commerciales. Devenir flexitarien et/ou végétarien me semble donc un axe majeur d’action.

Ensuite, tous les gestes cités ci-dessus pour le climat aident indirectement au maintien de la biodiversité.

Donc, en étant fortement flexitariens, j’estime que nous agissons à notre façon pour la biodiversité.

Voilà, tableau reluisant ou pas? Voir le verre à moitié vide : ouh les transports, ouh les ressources, ouh la surconsommation? Ou à moitié plein : yes l’alimentation compatible avec un avenir pas trop noir, yes la réduction des déchets? Et vous, si vous faites votre bilan, où vous situez-vous sur tous ces gestes majeurs?

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