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« Mangez local », qu’ils disaient

25/03/2021 | Alimentation, Au quotidien

Et pourquoi donc s’il-vous-plaît? C’est quoi l’intérêt de manger local à l’heure de la mondialisation? En résumé, lointain égale impacts carbone et environnemental, du fait du transport et de cultures moins contrôlées et générant de la déforestation. Soit.

Ok, mangeons donc local. Bon déjà, pour savoir si on mange local, il faut regarder les étiquettes, les provenances. Vous le faites? Pour ma part, j’ai cette agaçante habitude chronophage de lire toute les étiquettes, surtout la liste des ingrédients s’il s’agit de produits un tant soit peu préparés… C’est un exercice un peu fastidieux, mais extrêmement instructif (et effrayant!!) sur la quantité d’additifs que nous pouvons avaler quotidiennement sans le savoir…

Pour le local, je fais mes courses, en particulier de légumes et fruits, en intégrant au maximum ce critère. S’il y a des choux-fleurs de Bretagne et des brocolis d’Espagne, alors nous allons manger du chou-fleur mes chers enfants. C’est une habitude que j’ai prise progressivement. Il y a dix ans, j’achetais des tomates du Maroc en plein hiver sans me poser de question. Oui, car « local » implique souvent « de saison », autre sujet sur lequel je reviendrai.

En France, pour certains aliments, manger local est assez simple : les pommes, les carottes, les patates, la viande, les oeufs, tous les laitages. Vous avez l’image du terroir?

Le « non local » fréquent…

Et quand on regarde de près notre alimentation et nos placards, le local apparaît vite partiel…

  • Quid de ces produits dont on pourrait trouver évident qu’ils soient locaux, et qui ne le sont pas forcément (vive la lecture des étiquettes!!) : le blé, le miel (l’indication « hors UE », qui peut venir de Chine!!), la viande (surtout dans les préparations industrielles)…
  • Quid des additifs ou ingrédients qui n’ont rien de local, intégrés dans nos produits préparés : huile de palme (qui cristallise beaucoup de débats santé – environnement et n’est au final qu’un sujet parmi d’autres…), soja (et sa fameuse lécithine) pour une majorité de la production…
  • Et bien sur, les produits qui ne peuvent pas être locaux. Même en élargissant à du local « Européen », j’ai cherché : pas de chocolat d’Écosse, ni de café de Pologne, encore moins de thé d’Italie… Pas d’avocats bretons, de noix de cajou parisiennes, ou de mangues alsaciennes…
  • Quelques « niches » locales : une petite production de riz de Camargue (oui, mais nous, on aime le basmati…), des bananes françaises d’outre-mer (est-ce local du coup?), quelques petites productions d’agrumes (le citron de Menton, introuvable sur les étals en général, et les clémentines de Corse).
  • Et surtout, tant de produits que nous sommes habitués à voir et à acheter et qui viennent de loin : tous les fruits exotiques (mangues, ananas), les avocats (dont la consommation augmente notablement par effet de mode dans les pays occidentaux), les noix lointaines (arachides, noix de macadamia et du Brésil), noix de coco (rapée, lait coco, huile coco), quinoa (ok, pas consensuel celui-là), et j’en oublie.

Que faire pour les produits qui viennent de loin?

Alors on fait quoi? On revient à la poule au pot d’Henri IV? Au pot-au-feu de ma Mémé toute l’année?

Ben déjà, nous pouvons être conscients de l’aspect plus ou moins local de notre alimentation. J’admire les personnes qui ont franchi le pas de ne manger que local exclusivement, et vous dis tout de suite : nous ne sommes pas prêts!!

Seul aliment dont nous avons quasi arrêté la consommation : ce sont les noix de cajou. Les anacardiers (c’est si joli comme nom d’arbre, non?) sont cultivés en zone tropicale, Afrique de l’Ouest et Asie. Les pommes sont récoltées à la main et souvent envoyées au Vietnam pour être décortiquées là encore à la main avant d’être renvoyées en Europe. En termes de voyages et donc d’impact, on est dans l’aberration. Évidemment, il y en a surement d’autres, mais c’est notre premier pas de quasi « boycott » .

Pour le reste, si je propose à mes enfants un boycott du chocolat, je pense que j’aurai une émeute (et le chocolat peut être un vrai sujet chez nous…). Mon homme ne tient pas une journée sans ses cafés et adore déguster un thé japonais. Quant à moi, entre les jus du matin qui contiennent du citron, les salades dans lesquelles j’adore l’avocat, et le fait que je ne sais plus trop cuisiner sans lait de coco (ayant abandonné les produits laitiers pour la plus grande joie de mon système ORL), ben on est encore loin du total-local…

Du coup, je tente d’être vigilante sur ces produits-là (ceux qui viennent de loin) en achetant bio et équitable au maximum.

Et vous, etiquette-reader, locavore, ça vous inspire?

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