Sélectionner une page

Vers de compagnie

08/10/2021 | Alimentation, Au quotidien

Je n’ai pas d’animaux de compagnie, mais j’élève des vers de compost…

Je vous ai raconté que je n’aime ni les chiens, ni les chats, ni les iguanes, bref, je n’aime pas les animaux de compagnie. Mes enfants vous diront que je vous mens, et même effrontément. Que j’ai adopté pendant nos deux ans à Paris Dudule, Dodole et tous leurs enfants… Et ils se moquent de moi et de mes «  animaux de compagnie  », qui sont en fait les vers du notre lombriposteur.

Décider d’adopter un lombriposteur et ses habitants

Dès que nous avons eu un bout de jardin à nous, en 2009, je m’étais précipitée pour acheter un composteur. Et ça fonctionne très bien. Je vous raconterai à l’occasion les péripéties possibles d’un composteur, car il y en a, évidemment. Mais globalement, en respectant les consignes, ça fonctionne tout seul. Et je ne mesurais donc plus très bien le volume de déchets verts que nous produisions, tout passant au compost.

Lors de notre séjour aux USA de quelques mois en 2016, sans balcon, sans espaces verts, en location meublée, nous n’avions pas de solution de compostage. Et ce n’étais pas franchement notre priorité sur le moment. Nous avons donc redécouvert le poids des poubelles! J’avais été effrayée de voir à quel rythme il fallait évacuer les sacs noirs pesants, lorsqu’ils contiennent les déchets de fruits et légumes, le marc de café, les coquilles d’oeufs…

Une solution de compostage d’appartement

Lorsque nous sommes arrivés à Paris en appartement, je souhaitais donc trouver une solution pour éviter de mettre tous nos déchets verts dans la poubelle noire. Malgré ma demande et ma force de conviction (LOL), la copropriété a refusé d’installer un composteur commun dans ses espaces verts. Trop d’entretien soit-disant, en fait surtout une absence d’obligation et aucune envie d’avancer sur ce sujet. Et peut-être aussi des problèmes de rats qui se balladent quand même partout dans Paris…

Je me suis donc renseignée sur les lombriposteurs. Il existe des solutions faites maison, à un coût défiant toute concurrence. Alors, pour une première, j’ai fait au plus simple à mon goût : j’ai acheté le lombriposteur que la ville de Paris avait sélectionné pour son expérimentation, d’offrir à 500 familles volontaires un lombriposteur. Le colis est arrivé, accompagné de son sachet contenant les futurs locataires empaquetés avec un support adéquat de terreau et paille.

Et l’installation se fit, au départ dans la cuisine, avec un seul étage. L’édifice final en comporte trois. Chouchoutés comme précisé dans la notice : il faut leur offrir du carton. Et nourris de ce que nous pouvions éviter de mettre dans notre poubelle  : les épluchures de fruits et légumes, le marc de café (c’est leur friandise à Dudule et Dodole!!), coquilles d’oeuf.

Le lombriposteur, avec un seul étage (gris) au démarrage. Il y en a trois quand il fonctionne à plein.

Les erreurs possibles avec un lombriposteur

Afin de vous motiver, je vous raconte mes aventures lombripostériennes, et surtout, ce qu’il ne faut pas faire…

Avoir la place pour le mettre!

C’est peut-être évident, mais ça vaut le coup de le rappeler. Comme vous allez le découvrir ci-dessous, on a mis un peu de temps à lui trouver sa place. Je vous laisse juge de l’encombrement : un boîtier sur roulettes de 70 cm de haut, de 40 cm de côté et de profondeur. Le mien est en plastique gris et rouge, ce n’est pas hyper-esthétique, mais ce n’est pas affreux non plus, en tout cas par rapport à certains lombriposteurs « maison ».

Aller trop vite pour installer les étages du lombriposteur

Il ne faut pas aller trop vite. Dès que nous avons installé le lombriposteur, j’ai voulu passer en mode « définitif » et éviter au maximum les déchets verts dans notre poubelle noire. Mais ils l’avaient bien dit dans la notice, que Dudule, Dodole et les autres avaient besoin de temps pour s’acclimater… et pour augmenter leur population. Donc c’est l’inverse de l’alcool, un ver, c’est pas assez, deux vers, c’est pas assez, trois vers, ça commence à compter… De plus, le microcosme du lombriposteur doit se mettre en place et s’équilibrer. Car Dudule et Dodole arrivent avec des petits amis, plus microscopiques, qui les aident à transformer les arrivées dans le lombriposteur.

Et les stocks importants que j’ai voulu traiter au quotidien dans le lombriposteur dès le démarrage, au lieu de patienter, n’ont pas pu être traités par l’équipe D&D (Dudule, Dodole & Co)… et ont donc pourri, empestant notre cuisine d’une odeur désagréable. J’ai pu traiter la situation à temps avant que ça ne devienne vraiment irrespirable. Moyennant un petit quart d’heure franchement dégoûtant… Mais j’étais super motivée, alors on est reparti pour un tour, à un rythme moins soutenu.

Donner aux vers des aliments qu’ils n’aiment pas

Deuxième erreur, donner à manger à Dudule et Dodole des trucs qu’ils n’aiment pas. Par exemple, des pelures d’agrume, d’oignons ou d’ail. Et lorsque nous avons repris la saison des soupes, et des poireaux, quelques longues semaines après l’arrivée de mes locataires, je n’ai pas pensé relire attentivement la notice. Or les poireaux font partie de la famille des alliacées, comme les oignons et l’ail. Dudule et Dodole n’aiment donc pas ça. Donc nouvel épisode d’odeur douteuse, et de vidange bien dégoûtante des verts de poireaux fermentés… boueuarrrkkk!

Les vers n’aiment pas être près du chauffage

Bon, tout s’est remis en place tranquillement : j’ai redonné les consignes de «  ça, ça passe, ça, ça passe pas  » à mes co-cuisiniers, les trois étages du lombriposteur fonctionnaient, tout roulait. Dans l’intervalle, le chauffage s’est remis en route dans l’immeuble (chauffage collectif des années 60, 80 degrés les radiateurs…). Et le positionnement du lombriposteur dans la cuisine juste au ras du radiateur ne me semblait pas idoine pour le bien-être de Dudule et Dodole.

C’est l’époque où nous avons décidé de les déménager, d’abord dans la minuscule buanderie, où la fraîcheur leur convenait mieux. Cependant la cohabitation de saladiers remplis d’épluchures et du linge sale et propre me semblait peu propice à ma sérénité.

Ils ont donc fini par trouver leur place définitive dans les toilettes du fond de l’appartement. Là, un recoin généré par un fourreau technique de l’immeuble offrait une place sur mesure au lombriposteur. Il s’y trouvait encore avant son rapatriement en Bretagne.

Les déchets verts sucrés…

Dernière erreur que nous avons faite  : donner des choses sucrées (épluchures de pommes) à manger à Dudule et Dodole, au moment où nous avons fait des compotes de façon massive. Alors, y’a pas de souci en soi, ils adorent. Sauf que les moucherons aussi… Et nous nous sommes retrouvés avec une infestation de moucherons dans les toilettes du fond. Infestation qui s’est propagée dans la salle de bains attenante et le bout de couloir connexe. Je n’ai pas demandé à nos voisins du dessus et du dessous s’ils avaient eu des moucherons immigrés chez eux par les conduits d’aération…

Seule solution, testée et approuvée, arrêter de donner des pommes à Dudule et Dodole, et faire une chasse systématique et régulière aux moucherons. On a traité l’infestation en deux à trois semaines. Ben c’est long hein!! Ma fille ainée a refusé d’utiliser ces toilettes pendant tout le temps qu’a duré la purge. D’un autre côté, il est devenu temporairement possible de mutualiser « aller aux toilettes » et « faire du sport ». Et vous savez peut-être comme l’optimisation me plaît : « assis sur le trône, tournez-vous vers la droite, détente violente et expéditive du bras gauche, tapez sur le mur, butez un moucheron. Puis tournez-vous vers la gauche, détente du bras, deux d’un coup…  ».

Les avantages du lombriposteur

La gestion des déchets de légumes et de café

Après ces péripéties, tout roule, et je souhaite aussi et quand même vous faire part des bénéfices du lombriposteur. Bien évidemment, et c’est le but premier, nos poubelles sont fortement allégées. Dudule et Dodole et leurs descendants de la Xème génération (question à la noix : ça vit combien de temps un ver de compost?) gèrent les épluchures « soft » de légumes (carottes, courgettes, aubergines, panais, feuilles de chou-fleur, de chou, de salades, etc). Je ne leur donnais pas les épluchures trop dures, comme celles des courges. Et ils adôôôrent le marc de café. Au début, on tournait encore avec une machine promue par Geôôôrges, le beau Georges, donc capsules en alu, et pas de marc de café pour Dudule et Dodole.

Puis notre machine nous a lâchés, peu de temps après notre arrivée en appartement. La nostalgie de la Bretagne, surement fatale. Et bravo l’obscolescence programmée : impossible d’ouvrir la machine sans la casser, même pour un spécialiste bricoleur comme notre beau-frère!! Donc exit le beau Geôôôrges, et bienvenue en urgence à une machine à capsules souples, qui nous a permis de donner le marc à Dudule et Dodole. Chouette. J’étais contente, j’avais l’impression que c’était moins pire que les machines du beau Geôôôrges. Et je passais du temps à dépiauter les petites dosettes de café, car je ne voulais pas mettre leur papier-filtre à manger à mes animaux de compagnie.

Et depuis, nous avons investi dans une machine à grains de café. Les déchets de café vont directement dans le lombriposteur, sans passer par la case « dépiautage » des sachets.

Des plantes vertes resplendissantes

Comme vous pouvez le voir sur les photos du lombriposteur, l’habitat et la nourriture des vers sont dans les trois casiers surélevés, tandis qu’un récipient recueille en-dessous le liquide généré par les vers et les déchets. Ce liquide est un puissant engrais, que l’on peut utiliser en arrosage en le diluant d’un facteur fois dix. Mes plantes adorent, elles ne se sont jamais aussi bien portées que depuis que j’utilise ce « jus de vers ». Ce qui fait que, même revenus à Thorigné, en maison avec jardin, et donc avec un composteur, le lombriposteur est resté en usage, à l’abri derrière la maison, de façon à ce que je puisse arroser mes plantes vertes!

Un animal de compagnie discret

Les vers de compagnie, une fois bien installés, demandent un entretien minime en échange des services qu’ils rendent. Le coût de nourriture est nul, voire vous économise des sacs poubelle. Vous pouvez partir en congés pendant trois semaines sans trop vous inquiéter. Aucun bruit nuisible, pas d’aboiement, ni de miaulement, ni de pépiement. Pas de meubles abimés par des griffes. Pas besoin de sortir l’animal, même quand il pleut. Ok, je concède que l’aspect « peluche » n’est pas franchement au rendez-vous…

Et voilà. Mon histoire avec mes animaux de compagnie. Et vous, si vous êtes en appartement, avez-vous déjà pensé à un lombriposteur?

v

0 commentaires

Soumettre un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Inscrivez vous à ma newsletter

Inscrivez vous à ma newsletter

Un récapitulatif,
une à deux fois par mois,
des articles parus?
Inscrivez-vous à ma newsletter!

Votre inscription a bien été prise en compte